Trois semaines après la tragédie survenue au lycée Barthélémy Boganda de Bangui, où une explosion suivie d’une bousculade a coûté la vie à une vingtaine d’élèves, le ministère centrafricain de l’Éducation a annoncé la reprise des épreuves dans des centres délocalisés. Les candidats survivants, encore marqués par le choc, passeront leurs examens le 14 juillet prochain dans des lieux jugés plus sûrs.
Malgré le deuil et les blessures – physiques comme psychologiques – les élèves reprennent les révisions, encouragés par leurs familles. « Je ne suis pas très motivé, mais j’ai un objectif à atteindre », confie Samuel Météfara, rescapé du drame. Pour lui, comme pour d’autres, continuer les épreuves est une manière de ne pas laisser l’accident définir leur avenir. La douleur reste présente, mais l’échéance approche et la volonté de réussir reprend le dessus.
Le 25 juin, un transformateur électrique de l’Enerca avait explosé à proximité du centre d’examen, provoquant une panique générale. La défaillance des installations et l’absence de protocoles d’urgence ont été largement pointées du doigt. Cet accident, survenu dans un établissement scolaire pourtant central et symbolique de la capitale, a mis en lumière les défaillances criantes du réseau électrique et le manque de prévention des risques dans les lieux accueillant du public.
Face à la colère et à l’émotion, les autorités ont rapidement réagi. Le ministre de l’Éducation, Aurélien Simplice Zingas, a confirmé que les épreuves n’auront pas lieu sur le site du drame. Deux nouveaux centres d’examen ont été désignés : le lycée technique et l’école Assana. Des promesses de sécurité renforcée ont été formulées, sans pour autant apaiser totalement les inquiétudes des familles, qui réclament davantage de transparence et de rigueur dans la gestion des infrastructures publiques.
Pour les parents d’élèves, la peur reste palpable. Nathalie, mère de l’un des candidats, appelle à « des conditions appropriées et sécurisées » pour les jeunes encore traumatisés. « Certains sont toujours blessés », rappelle-t-elle. Ce drame a profondément affecté la confiance dans les institutions. La réussite des examens, cette année, dépendra aussi de la capacité du gouvernement à restaurer un minimum de sérénité autour de l’école et de l’avenir des élèves.