La République centrafricaine se prépare à accueillir la première base militaire russe sur le continent africain. Cette annonce, confirmée par Pascal Bida Koyagbele, conseiller principal du président Faustin-Archange Touadéra, marque un tournant significatif dans la coopération militaire entre Bangui et Moscou.
Le nombre de militaires russes en Centrafrique a presque doublé depuis septembre 2023, atteignant environ 2000 hommes. Cette augmentation traduit une intensification de l’engagement russe, notamment dans la formation de l’armée centrafricaine et la lutte contre les groupes rebelles. L’emplacement exact de la future base demeure confidentiel, mais son importance stratégique est claire : elle pourrait servir de quartier général pour les troupes russes déployées dans plusieurs pays africains.
Depuis 2018, le groupe paramilitaire russe Wagner joue un rôle clé en Centrafrique, en assurant la protection du président Touadéra et en participant à la formation des forces armées nationales. Cette coopération s’inscrit dans un contexte historique où la Centrafrique, autrefois résistante à l’influence française, s’oriente désormais vers une alliance militaire avec la Russie.
La base pourrait héberger jusqu’à 10 000 soldats russes et servir de point de déploiement pour des opérations dans d’autres pays africains. Avec des troupes déjà présentes au Mali, en Libye, et au Burkina Faso, et une possible expansion au Niger, la Russie renforce son dispositif africain sous le label Africa Corps.
Ce développement s’inscrit dans les efforts de la Russie pour augmenter son influence en Afrique. Le projet rappelle les tentatives antérieures, notamment l’accord de 2017 avec le Soudan pour une base navale à Port-Soudan, un projet mis en veilleuse après le renversement d’Omar El-Béchir et le rapprochement de Khartoum avec l’Occident.
La construction de cette base militaire en Centrafrique symbolise un changement significatif dans les relations russo-africaines. Alors que la Russie cherche à étendre son influence militaire et politique sur le continent, cette initiative pourrait remodeler l’équilibre des forces et les alliances stratégiques en Afrique.