La Cour d’appel de Bangui a commencé, ce mardi 3 décembre, sa deuxième session criminelle de l’année. Au programme, des affaires très importantes, avec 54 dossiers à examiner. Parmi ces affaires, on retrouve des personnalités connues, comme un avocat proche de l’opposition et un ancien ministre. Cette session est cruciale pour la justice en Centrafrique, autant à cause de la gravité des accusations que des personnes impliquées.
Pendant cette session, plus de cent personnes sont impliquées dans des affaires qui vont de l’assassinat à des atteintes à la sécurité de l’État. D’après Donatien Maïssemo, le deuxième avocat général de la Cour d’appel de Bangui, les affaires incluent des meurtres, des associations de malfaiteurs, des complots, des viols, et des tentatives d’assassinat. Le public est encouragé à suivre ces procès pour mieux comprendre les conséquences de ces actes et pour en tirer des leçons.
Cette session se déroule dans un contexte difficile pour la Centrafrique, avec des tensions politiques et des luttes de pouvoir. Parmi les affaires les plus importantes figure celle de Dominique Yandocka, un opposant politique arrêté le 15 décembre 2023 et emprisonné au camp de Roux. Yandocka doit comparaître le 20 décembre pour une tentative de coup d’État présumée, une accusation qui reflète la fragilité politique du pays.
Un autre cas important est celui de l’ancien ministre des Arts et Cultures, Dieudonné Ndomate. Il avait été acquitté en 2023 pour des accusations similaires, mais il est à nouveau jugé pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État et pour association de malfaiteurs. Ce procès est un symbole des défis rencontrés par la justice centrafricaine dans sa recherche d’équité et de transparence.
Cette session criminelle dépasse le cadre juridique : elle a aussi des implications pour la stabilité de la Centrafrique. Juger des figures politiques influentes pourrait montrer que le pays est sérieux dans sa lutte contre l’impunité, mais cela pourrait aussi créer des tensions. Pour que la population ait confiance en ses institutions, il est essentiel que la justice soit transparente et indépendante.
La session, qui se terminera le 27 décembre, est un test majeur pour le système judiciaire de la Centrafrique. Les autorités espèrent que ces procès vont renforcer l’état de droit et prouver que la lutte contre la criminalité, y compris celle impliquant des personnalités politiques, est prise au sérieux.