Le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) met tout en œuvre pour obtenir les financements nécessaires à la réalisation de son Plan national de développement (PND), un projet ambitieux pour la période 2024-2028. L’objectif est de mobiliser 12 milliards de dollars, soit environ 7 000 milliards de francs CFA. Les autorités centrafricaines, représentées par le ministre de l’Économie Richard Filakota et le ministre des Finances Hervé Ndoba, ont récemment pris part aux rencontres de printemps de la Banque mondiale à Washington. Elles comptent sur une série de réunions au cours des mois à venir pour accélérer la collecte des fonds nécessaires.
Dans le cadre de cette mobilisation, les autorités centrafricaines ont mis en place une série de partenariats stratégiques. L’un des points forts réside dans la continuité des projets en cours avec la Banque mondiale, qui représente un financement de 1,2 milliard de dollars. Toutefois, cette coopération exige que la RCA accélère la mise en œuvre des projets en cours, selon les recommandations de l’institution financière internationale. Ces projets se concentrent sur plusieurs secteurs clés, tels que l’infrastructure et la transformation des ressources naturelles, essentiels pour soutenir le développement à long terme du pays.
Le contexte économique et politique de la Centrafrique nécessite une vision à long terme pour surmonter les défis auxquels le pays est confronté. En dépit des progrès réalisés dans la mise en place de réformes économiques et de gestion budgétaire, la Centrafrique reste confrontée à de nombreux obstacles, notamment en matière de sécurité, d’infrastructures et de gouvernance. Le gouvernement compte sur des investissements étrangers, notamment du Maroc, qui a proposé d’organiser une table ronde au mois de juin pour attirer des investisseurs. L’objectif est de renforcer les infrastructures, notamment dans les secteurs routiers, portuaires, et énergétiques, pour créer un environnement propice à l’implantation d’usines et à la création d’emplois.
Les perspectives de la Centrafrique sont marquées par une volonté claire d’améliorer la gestion budgétaire et de renforcer la capacité de mobilisation des recettes domestiques. Le ministre Filakota insiste sur la nécessité de moderniser la gestion publique à travers des réformes et la digitalisation, afin d’assurer une meilleure traçabilité des fonds publics. Cela devrait, à terme, renforcer la confiance des investisseurs et contribuer à l’augmentation des recettes domestiques, en complément des financements étrangers. Les autorités espèrent que ce processus permettra de dynamiser l’économie et d’assurer une croissance durable, tout en répondant aux besoins de développement du pays.
Un autre axe stratégique est le développement de partenariats publics-privés, qui devrait être au cœur de la politique économique du gouvernement. Un exemple récent de succès dans ce domaine est la signature d’un partenariat avec un groupe indien pour un projet d’agrobusiness dans les secteurs sucriers et du manioc, d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars. Ce type d’initiative devrait permettre de stimuler les secteurs productifs de la Centrafrique et d’attirer davantage de financements étrangers dans le pays.