Le chef du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), Mahamat Al-Khatim, a annoncé dans un communiqué diffusé ce vendredi 3 novembre sa décision de quitter la coalition rebelle Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Cette décision marque un tournant significatif dans le paysage politique et militaire de la Centrafrique.
Le MPC, l’une des principales milices de la CPC, a choisi de réintégrer l’accord de Khartoum signé en février 2019 avec le gouvernement centrafricain. Les motifs de cette décision sont en partie liés au discours du président Touadéra, qui a maintenu le « cadre de discussion » ouvert avec les groupes armés. Cette démarche s’inscrit également dans la perspective d’un dialogue renouvelé, réclamé par la cheffe de la mission des Nations unies, Valentine Rugwabiza, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La Centrafrique traverse une période d’instabilité marquée par des affrontements entre groupes armés et les forces gouvernementales. Les négociations de paix ont été un enjeu clé dans cette région, et la décision du MPC de revenir à la table des négociations soulève des questions cruciales sur l’avenir du pays.
Selon le communiqué, le MPC prévoit d’établir des contacts avec des médiateurs internationaux tels que l’Angola, l’Union africaine et la CEEAC, en vue d’intégrer ses combattants au programme de désarmement-démobilisation (DDR). Cette décision pourrait ouvrir la voie à d’autres groupes armés pour envisager un processus similaire de réconciliation. Mahamat Al-Khatim, malgré sa condamnation à la prison à perpétuité à Bangui, reste ouvert au dialogue.
Cependant, plusieurs cadres de la coalition rebelle CPC affirment que le départ du MPC n’aura pas d’impact significatif sur la situation sur le terrain. Ils soutiennent que Mahamat Al-Khatim avait perdu le contrôle de ses hommes, et que peu d’entre eux seraient enclins à le suivre dans ce qu’ils qualifient de « ralliement ». Il y a deux semaines, des combattants du MPC ont été tués lors d’une attaque menée par les mercenaires russes de Wagner dans le nord du pays.
Cette décision du MPC ouvre la voie à de nouvelles dynamiques dans le conflit centrafricain. Le processus de réconciliation et de désarmement-démobilisation prendra du temps et nécessitera un engagement sincère de toutes les parties impliquées. La Centrafrique reste à un tournant crucial de son histoire, et la décision du MPC pourrait marquer le début d’un processus de paix longtemps attendu dans ce pays d’Afrique centrale.