Les frères Christian et Eusèbe Dondra ont été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2025 à Bangui, sous l’accusation d’être impliqués dans un complot visant à empoisonner le président Faustin-Archange Touadéra et l’un de ses conseillers, Sani Yalo. Cette arrestation a provoqué une vive réaction au sein de la famille Dondra, qui dénonce une machination politique, particulièrement à un moment où Henri-Marie Dondra, l’aîné de la fratrie, envisagerait de se présenter à la présidentielle de décembre prochain.
Christian Dondra, notaire de profession, aurait été interpellé alors qu’il se trouvait dans un restaurant de la capitale, tandis que son frère, Eusèbe Dondra, cadre au ministère des Finances, a été arrêté à son domicile vers une heure du matin. Le procureur de la République affirme que leur arrestation intervient dans le cadre d’une enquête sur un projet d’assassinat, visant à renverser l’ordre constitutionnel en Centrafrique. Cependant, cette accusation repose sur un enregistrement vocal non authentifié dans lequel des personnes discuteraient d’un projet d’empoisonnement impliquant des cigares et une bouteille de whisky.
Henri-Marie Dondra, ancien Premier ministre de la Centrafrique et frère aîné des deux hommes arrêtés, a immédiatement qualifié ces arrestations d’« arbitraires » et « illégales », en soulignant que ses frères avaient été interpellés après minuit, ce qui contrevient aux procédures judiciaires. Selon les proches de la famille, cette arrestation serait une tentative de disqualifier Henri-Marie Dondra dans sa possible candidature à la présidentielle de 2025. En effet, ces événements surviennent dans un contexte politique tendu, où plusieurs personnalités de l’opposition, dont Henri-Marie Dondra, semblent prendre des distances vis-à-vis du pouvoir en place.
L’affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur la course à la présidence, en particulier si les allégations sont perçues comme une manœuvre du gouvernement pour affaiblir un adversaire politique potentiel. La famille Dondra insiste sur le fait qu’il s’agit d’une attaque politique visant à miner les ambitions présidentielles d’Henri-Marie Dondra. Si ces accusations sont jugées sans fondement, elles pourraient nuire à l’image du gouvernement de Faustin-Archange Touadéra, déjà critiqué pour son autoritarisme et ses méthodes de gestion des oppositions.
Depuis l’arrestation des deux frères, plusieurs membres de la famille ont organisé une manifestation devant les locaux de l’Office central de répression du banditisme (OCRB) où Christian et Eusèbe Dondra sont détenus. Ces manifestants réclament leur libération immédiate et dénoncent un « abus de pouvoir » de la part des autorités. La solidarité autour des Dondra, ainsi que les protestations de leur famille, témoignent d’une mobilisation croissante face à ce que certains qualifient de dérive autoritaire du pouvoir en place.
L’enquête repose en grande partie sur un enregistrement vocal encore non authentifié, ce qui soulève des questions sur la fiabilité des preuves présentées. Les opposants politiques et les observateurs internationaux s’interrogent sur la légitimité des accusations portées contre les frères Dondra, estimant que ce genre de procédure pourrait être instrumentalisé pour des fins politiques. Dans ce contexte, le sort des deux frères pourrait devenir un symbole de l’intensification des tensions politiques en Centrafrique à l’approche des élections présidentielles de décembre 2025.