En République centrafricaine, 5 650 combattants, dont 398 femmes, ont été désarmés et démobilisés en 2024, selon un rapport annuel des Nations unies publié ce lundi. Cette opération, qui concerne plusieurs groupes armés actifs dans le pays, marque une avancée majeure dans le processus de paix engagé depuis plusieurs années.
Le document, intitulé « Consolider les acquis pour un développement durable et inclusif », indique que ces démobilisations s’accompagnent de la récupération de 593 armes de guerre et de plus de 22 000 munitions. Ces saisies ont eu lieu notamment à Bangui, la capitale, et visent à réduire le risque de violences armées en renforçant la sécurité des populations civiles.
Depuis la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, la Centrafrique s’efforce de sortir d’une décennie de conflits. Malgré des tensions persistantes et la présence de milices dans certaines régions, la mission onusienne MINUSCA joue un rôle clé dans la stabilisation du pays. Son mandat, renouvelé jusqu’en novembre 2025, confirme l’appui international à ce processus fragile.
Ce désarmement massif s’inscrit dans une stratégie plus large de réforme du secteur de la sécurité, de réintégration des ex-combattants et d’organisation électorale. En prolongeant le mandat de la MINUSCA par la résolution 2759, le Conseil de sécurité de l’ONU réaffirme son soutien à la reconstruction institutionnelle du pays et à la protection des civils.
Si les résultats sont encourageants, les défis restent nombreux : désengagement progressif des groupes armés, désarmement effectif sur tout le territoire, et surtout, création d’alternatives viables pour les ex-combattants. L’inclusion économique et la réconciliation communautaire seront déterminantes pour éviter les retours aux armes.
Enfin, la présence persistante de groupes armés dans les zones frontalières, ainsi que les tensions politiques internes, continuent de peser sur les efforts de stabilisation. Plusieurs analystes insistent sur la nécessité d’un engagement renforcé de l’État, notamment en matière de justice transitionnelle et de services publics, pour éviter que le désarmement ne reste symbolique.