En République Centrafricaine, une page se tourne avec la prestation de serment des nouveaux membres du Conseil constitutionnel à Bangui, le vendredi 22 mars. Ce renouvellement d’effectif marque non seulement la fin du mandat de l’ancienne Cour, instituée en 2016, mais aussi l’introduction d’un nouveau mode de désignation des membres, conformément à la révision constitutionnelle récente.
Le changement le plus frappant réside dans la composition et le processus de désignation des membres du Conseil. Selon la nouvelle Constitution du 30 août 2023, le passage de neuf à onze membres modifie profondément la structure interne du Conseil. Désormais, cinq membres sont élus, trois sont désignés par le Président de la République, et trois autres par le président de l’Assemblée nationale, marquant une évolution notable par rapport à l’ancien système où les juges étaient élus par leurs pairs.
Cette réforme survient dans un contexte de renouveau politique et institutionnel, initié par le Président Faustin Archange Touadéra. Le décret présidentiel de début mars, officialisant la nomination des nouveaux membres, s’inscrit dans la continuité des efforts pour renforcer l’indépendance et l’efficacité de la justice constitutionnelle en RCA. Cette transition intervient à la fin d’un mandat marqué par des défis considérables en matière de gouvernance et de respect de la loi fondamentale.
Les perspectives ouvertes par cette nouvelle composition du Conseil constitutionnel sont vastes. Avec des mandats allongés de 7 à 9 ans et le maintien de figures expérimentées telles que Jean-Pierre Waboué et Inès Valérie Waby-Bekaï, le Conseil dispose d’une opportunité unique pour imprimer sa marque sur l’avenir constitutionnel du pays. L’élection imminente d’un nouveau président et d’un vice-président au sein du Conseil est attendue avec intérêt, promettant une ère de stabilisation et d’innovation juridique.
L’ensemble de ces changements reflète la volonté de moderniser et d’adapter l’appareil judiciaire constitutionnel aux réalités contemporaines de la RCA. Les nouveaux membres, parés de leurs togas symboliques rouge, blanc et noir, incarnent cette transition vers une justice constitutionnelle renouvelée, prête à relever les défis d’une nation en quête de stabilité et de développement.