Le mercredi 22 janvier, les autorités centrafricaines ont dévoilé un diamant brut de 177,95 carats, une découverte rare qui suscite un immense intérêt à Bangui. Ce joyau, trouvé dans la commune de Nzako, dans le sud-est du pays, est décrit comme exceptionnel par les experts. Cet événement survient peu après la levée totale de l’embargo imposé depuis 2013 sur les exportations de diamants en provenance de la République centrafricaine, un signe prometteur pour l’économie du pays.
Le président Faustin-Archange Touadéra s’est déplacé en personne pour admirer cette pierre impressionnante, immortalisée sur une photo où il la tient entre ses doigts. D’après Ruffin Bénam Beltoungou, ministre des Mines, ce diamant, d’une qualité et d’une valeur exceptionnelles, est actuellement soumis à une évaluation approfondie par le Bureau d’évaluation et de contrôle de diamant et or (Becdor). Les conclusions de cette expertise sont attendues avec impatience pour en mesurer la pleine valeur économique.
La découverte de cette pierre précieuse s’inscrit dans un contexte de reprise économique fragile pour la République centrafricaine. En novembre dernier, la communauté internationale a levé l’embargo sur les exportations de diamants centrafricains. Cet embargo avait été instauré en 2013 pour contrer le commerce des diamants issus de zones de conflit, suite à la crise militaro-politique qui avait plongé le pays dans le chaos. Cette levée marque une étape cruciale dans les efforts de stabilisation et de relance du secteur minier.
Selon les autorités, ce diamant pourrait représenter un tournant pour la région de Nzako et au-delà. Longtemps classée comme une « zone rouge » par le processus de Kimberley, cette localité renaît grâce à la reprise des activités minières légales. La découverte de cette pierre illustre le potentiel économique considérable du pays si la production et l’exportation sont gérées de manière transparente et équitable.
Bien que la propriété de ce diamant soit officiellement attribuée à un collecteur dont le nom reste inconnu, il témoigne des efforts des artisans-miniers locaux pour reconstruire leur activité. Ce trésor rappelle également les défis de gouvernance dans le secteur extractif, un domaine qui reste marqué par des pratiques opaques malgré les avancées récentes.
Alors que le rapport final sur la valeur du diamant est attendu, cet événement met en lumière l’importance stratégique des ressources naturelles pour le redressement de la République centrafricaine. Toutefois, la gestion transparente et équitable de ces richesses reste un défi majeur pour attirer des investisseurs étrangers et renforcer la confiance de la communauté internationale. Ce diamant devient ainsi un symbole de renouveau, mais aussi des responsabilités qui en découlent.