Michel Stéphane Bonda, ancien ministre délégué aux Eaux et forêts il y a quelques semaines seulement, a été élu vendredi 10 février président du Centre gabonais des élections (CGE), l’institution chargée d’organiser les élections au Gabon. Sa tâche est immense car le pays organise cette année trois scrutins : une élection présidentielle, des législatives et des élections locales. Et à peine élu, Michel Stephane Bonda est contesté par l’opposition.
Michel Stéphane Bonda, 50 ans, docteur en philosophie, a obtenu huit voix sur dix électeurs. Le collège qui l’a élu était composé de cinq représentants de l’opposition et cinq de la majorité. « C’est la démocratie qui a gagné », a brièvement déclaré ce diplômé de l’université de Poitiers en France, et qui fut également journaliste.
Son élection est cependant contestée par les trois opposants qui ont boycotté cette élection et saisi la Cour constitutionnelle. Jean-Valentin Leyama estime que le nouveau président est illégal et illégitime : « Trois commissaires ont contesté leur désignation par le ministre de l’Intérieur auprès de la Cour constitutionnelle. En vertu de l’article 85 de la Constitution, toute la procédure devait être suspendue jusqu’à ce que la cour se prononce. »
Au sein de l’opposition, on accuse également Michel Stéphane Bonda d’être un cadre du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti au pouvoir. Celui-ci n’a pas encore réagi. Pour sa part, Emmanuel Nze Békalé, doyen des membres de la Cour constitutionnelle, a regretté la duplicité des acteurs politiques. Selon lui, l’article 85 de la Constitution citée fait l’objet d’une fausse interprétation.
rfi