Chantal Nanaba Camara (photo), nouvelle présidente de la Cour constitutionnelle ivoirienne, a prêté serment, lundi 17 juillet, et prendra officiellement fonction le 21 juillet, pour un mandat de 6 ans.
La cérémonie s’est tenue à la présidence de la République ivoirienne, en présence du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, des membres du gouvernement, des diplomates et des présidents d’institution. Sa nomination annoncée le 9 mai dernier par l’exécutif ivoirien consacre l’avènement inédit d’une femme présidente de Cour constitutionnelle dans le pays.
« Je m’engage à fidèlement remplir ma fonction, à l’exercer en toute indépendance et en toute impartialité, dans le respect de la Constitution, à garder le secret des délibérations et des votes », a déclaré Chantal Camara, lors de sa prestation de serment.
La nouvelle présidente est en tout cas très attendue sur le chantier politique majeur de la présidentielle de 2025. Elle aura la lourde tâche de valider les candidatures, veiller à la conformité du scrutin et proclamer les résultats définitifs, dans un contexte de fortes tensions politiques. En 2010/2011, un contentieux entre l’instance dont elle a désormais la charge et la Commission électorale indépendante (CEI), organe chargé d’organiser le scrutin, a débouché sur une violente crise postélectorale.
Pour cette mission, confiée par le Chef de l’État ivoirien, plusieurs responsables semblent sereins, mettant en avant les 45 ans d’expérience de la sexagénaire, par ailleurs présentée comme la doyenne de la magistrature ivoirienne.
« Votre nomination est aussi notre concrétisation des engagements que j’ai pris à travers la Constitution, d’encourager la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions, dans les administrations et entreprises publiques », a pour sa part souligné le président Alassane Ouattara dans une note relayée par APA News.
D’après le rapport 2023 sur les inégalités femmes-hommes du Forum économique mondial, la Côte d’Ivoire a amélioré sa position au niveau de l’Indice mondial des disparités entre les sexes. En matière de représentativité des femmes en politique, le pays est par exemple passé du 131ème rang en 2018 au 128ème en 2022, puis au 112ème rang en 2023, sur 146 pays.