Lors du 75e sommet de l’Otan à Washington, l’alliance a accusé publiquement la Chine de soutenir la Russie dans la guerre en Ukraine. Pékin a fermement rejeté ces accusations, les qualifiant d’infondées. En réponse, la Chine s’efforce de renforcer l’influence de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) pour contrer l’Otan.
L’Organisation de coopération de Shanghai, qui compte dix États membres, dont la Russie, vise à devenir une alternative à l’Otan. Bien que l’OCS n’ait pas la même cohésion que l’alliance atlantique, la Chine cherche à solidifier ce bloc en intensifiant les partenariats et les exercices militaires, notamment avec des alliés clés comme la Russie.
Avant le sommet de l’Otan, la Chine a mené des exercices militaires en Biélorussie, à la frontière de la Pologne, un membre de l’Otan. Ces manœuvres inédites ont été perçues comme un message clair aux Occidentaux, montrant que Pékin est capable de projeter sa puissance militaire jusqu’aux frontières de l’Europe, en réponse à l’expansion de l’Otan en Asie-Pacifique.
Selon Mathieu Droin, chercheur invité au centre d’études internationales stratégiques à Washington, ces mouvements stratégiques visent à démontrer la capacité de la Chine à forger des alliances et à rester active sur le plan militaire aux portes de l’Europe. Cependant, il souligne que l’OCS est loin de former un bloc militaire solide comparé à l’Otan.
Malgré les efforts de Pékin, l’OCS reste une organisation hétérogène avec des membres aux relations souvent tendues. Par exemple, les conflits entre l’Inde et la Chine, l’Inde et le Pakistan, ainsi que les tensions entre certains pays d’Asie centrale compliquent la cohésion de l’OCS en tant qu’organisation de défense collective.
Il est important de noter que l’Otan elle-même n’est pas exempte de divisions, notamment en ce qui concerne les priorités stratégiques en Asie-Pacifique. Ces divergences internes peuvent influencer l’efficacité de l’alliance face aux défis posés par l’expansion de l’influence chinoise et la situation en Ukraine.