Le Togo vient de décrocher un financement de près de 39 millions de dollars pour renforcer la résilience de son agriculture face aux effets du changement climatique. Ces fonds, mobilisés à travers un partenariat entre la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds vert pour le climat, visent à appuyer la mise en place d’infrastructures durables dans les zones spéciales de transformation agro-industrielle du pays.
L’enveloppe comprend un don de 29 millions de dollars du Fonds vert pour le climat, administré par la BAD, et un prêt complémentaire de 9,9 millions de dollars accordé par la Banque. Les accords ont été formellement signés par Essowè Georges Barcola, ministre togolais de l’Économie et des Finances, et Nnenna Nwabufo, vice-présidente du Groupe de la BAD. Selon les signataires, ce financement marque une étape importante dans la coopération entre les deux parties et vise une transformation structurelle du secteur agricole, au bénéfice direct des producteurs locaux.
Ce programme s’inscrit dans la dynamique de la « Feuille de route gouvernementale Togo 2025 », qui ambitionne de moderniser l’agriculture tout en réduisant sa vulnérabilité climatique. Le gouvernement mise sur ces zones de transformation pour améliorer la productivité, créer de l’emploi rural et stimuler les investissements privés. La priorité est donnée à des modèles intégrés, capables d’utiliser des sources d’énergie renouvelable et des pratiques respectueuses de l’environnement.
Selon Nnenna Nwabufo, c’est la toute première fois que le Fonds vert pour le climat intervient dans une zone spéciale de transformation agro-industrielle en Afrique. Ce précédent pourrait ouvrir la voie à d’autres projets du même type sur le continent. Pour la BAD, il s’agit d’un levier pour consolider ses engagements en faveur d’une croissance inclusive et bas-carbone dans les secteurs les plus exposés aux dérèglements climatiques, comme l’agriculture.
Avec ce projet, le Togo se dote d’un outil à fort potentiel pour structurer ses filières agricoles, limiter les pertes post-récolte et mieux connecter ses producteurs aux marchés. Ce modèle, s’il réussit, pourrait servir de référence à d’autres pays sahéliens confrontés aux mêmes défis. L’utilisation des énergies renouvelables dans les chaînes de valeur pourrait également encourager une adoption plus large des solutions vertes dans le développement agricole.
Si l’initiative est ambitieuse, sa réussite dépendra de la capacité à assurer un suivi rigoureux, à impliquer les acteurs locaux et à garantir la viabilité économique des infrastructures créées. Le passé a montré que de nombreux projets agro-industriels en Afrique échouent faute de maintenance, de gouvernance claire ou d’adaptation aux réalités du terrain. La transparence dans l’utilisation des fonds, tout comme l’évaluation régulière de l’impact du projet, sera donc cruciale pour éviter l’écueil de la simple vitrine institutionnelle.