La Côte d’Ivoire et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ont lancé officiellement à Abidjan un Programme d’Investissement Climat (PIC) pour la période 2026-2030, destiné à mobiliser 300 milliards de FCFA (environ 457,3 millions d’euros) pour des projets liés à l’agriculture durable, aux énergies propres et à la gestion forestière. Cet accord traduit une volonté politique claire d’inscrire le pays dans une trajectoire de développement sobre en carbone.
Ce programme repose sur un portefeuille de 300 projets élaborés par le ministère ivoirien de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique. Il prévoit un soutien ciblé à des initiatives concrètes, censées stimuler la croissance verte et renforcer la résilience des communautés face aux dérèglements climatiques. À travers ce cadre structurant, le gouvernement entend faire de la transition écologique un moteur d’innovation, de création d’emplois verts et de valorisation du capital naturel ivoirien.
Le ministre Assahoré Konan Jacques a insisté sur le caractère stratégique de cette initiative pour l’avenir du pays. Il a appelé à une action “audacieuse et déterminée” face aux défis climatiques, considérant cette transition comme une opportunité économique plutôt qu’une contrainte. De son côté, Serge Ekué, président de la BOAD, a salué le leadership ivoirien, soulignant que la présentation des 300 projets à la COP29 a marqué une étape importante pour asseoir la crédibilité climatique du pays à l’international.
Au-delà des intentions politiques, le dispositif inclut des mécanismes concrets pour garantir l’impact et la viabilité des projets. Un programme dit “Readiness”, d’un montant de 1,5 million de dollars, permettra de renforcer les capacités institutionnelles locales afin de mieux accéder aux financements internationaux. En parallèle, un Fonds d’Études Climat (FEC) viendra financer des études techniques préalables, avec l’objectif de maximiser la “bancabilité” des projets retenus.
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisation croissante des financements climat en Afrique de l’Ouest, où les États cherchent à combler leur déficit d’infrastructures écologiques tout en répondant aux exigences internationales en matière de réduction des émissions. Si la réussite du PIC ivoirien peut faire école, elle dépendra cependant de la capacité du pays à traduire cette ambition en actions concrètes, mesurables et durables. À cet égard, la qualité de l’exécution et la transparence dans la gestion des fonds seront déterminantes.