La Cour suprême des Comores a officiellement confirmé, le 24 janvier, la réélection du président Azali Assoumani dès le premier tour. Parallèlement, l’opposition continue de rejeter catégoriquement les résultats. Elle fonde désormais ses espoirs sur une éventuelle intervention de la communauté internationale, bien que les chances d’un recours réussi semblent faibles. La justice comorienne a, en effet, déclaré les contestations et les recours des opposants comme étant « irrecevables ».
Les cinq candidats de l’opposition, qui accusent le pouvoir de fraudes massives, ont sollicité l’annulation du scrutin. Ils ont adressé une demande officielle au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le 18 janvier. Ils réclament non seulement l’invalidation de l’élection présidentielle, mais aussi l’organisation de nouvelles élections pour les postes de gouverneurs et du président. Les opposants espèrent la nomination d’un envoyé spécial aux Comores et une contribution active de l’Union africaine pour résoudre cette crise.
L’Union africaine n’a pas encore répondu aux appels de l’opposition. Il est à noter qu’Azali Assoumani occupe encore la présidence en exercice de cette institution jusqu’au mois prochain. Sa mission d’observation a jugé le processus électoral comme étant globalement « libre » et « transparent ». Cette position pourrait complexifier les démarches de l’opposition auprès de l’Union africaine.
L’opposition mise également sur le soutien des partenaires internationaux des Comores, notamment les Nations unies, l’Union européenne, les États-Unis et la France. Ces derniers sont invités à ne pas reconnaître des résultats considérés comme frauduleux. Toutefois, selon un expert des relations diplomatiques de la région, il est peu probable que ces partenaires interviennent directement. Ils pourraient reconnaître des dysfonctionnements et appeler à des améliorations pour les futures élections, mais sans pour autant critiquer ouvertement les résultats.
Malgré le peu de soutien international, les cinq candidats d’opposition ne se découragent pas. Ils ont exhorté les électeurs comoriens à se mobiliser. Suite à des émeutes violentes la semaine dernière, le pays connaît une période de calme tendu. L’opposition rapporte l’arrestation de nombreux jeunes protestataires et de plusieurs de leurs cadres politiques. Ils promettent une organisation de la résistance, malgré les appels du gouvernement à cesser les accusations et à entamer un dialogue.
En réponse aux tensions, le gouvernement a invité l’opposition à abandonner ses accusations et à entamer un dialogue avec le président réélu, Azali Assoumani. Cette démarche vise à apaiser la situation et à trouver une issue à la crise politique actuelle. Toutefois, la détermination de l’opposition à contester les résultats et à mobiliser le soutien international pourrait engendrer des défis supplémentaires pour le gouvernement en place.