Ce week-end, des combats ont repris à Saké, une petite ville située à environ 30 kilomètres de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les forces gouvernementales ont affronté les rebelles du groupe armé M23, soutenus par le Rwanda voisin. Cette reprise des hostilités met fin à deux semaines de calme relatif dans cette région souvent marquée par la violence.
Saké est un endroit stratégique pour accéder à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Bien que les derniers affrontements dans cette zone datent d’environ deux semaines, la ville est de nouveau devenue une zone de conflit intense ce week-end. Les milices locales appelées Wazalendo, alliées du gouvernement congolais, se sont battues contre le M23. D’après des sources locales, des explosions ont été entendues dimanche matin près de la colline de Kimoka, mais les détails restent limités sur le type d’armes utilisées ou les pertes.
Le Nord-Kivu est confronté à des troubles constants depuis plus de dix ans. Les tensions ethniques, les résultats économiques limités et les interventions de pays voisins comme le Rwanda rendent la stabilisation difficile. Le groupe M23, qui avait été inactif pendant un moment, a repris ses activités avec un soutien présumé du Rwanda, d’après des rapports de l’ONU. Ces ingérences régionales compliquent encore davantage les efforts pour ramener la paix dans la région, où les civils subissent les conséquences les plus lourdes.
Pendant que Saké était attaquée, des combats se sont aussi poursuivis au nord de la province, le long de la route nationale 2 (RN2). Depuis sept jours consécutifs, le territoire de Lubero, situé à environ 100 kilomètres au sud de Butembo, est en proie à des violences. Des civils ont été tués samedi lors d’échauffourées impliquant l’armée, qui accuse certains chauffeurs de taxi de collaborer avec les rebelles du M23. Ces accusations ont provoqué des tensions avec les habitants.
Malgré les discussions et les accords de cessez-le-feu, le conflit ne montre aucun signe d’apaisement. Les combats dans des zones stratégiques comme Saké et Lubero révèlent les limites des initiatives de paix actuelles. L’implication persistante du Rwanda dans ce conflit ajoute une couche de complexité, freinant les efforts diplomatiques. Les habitants continuent de souffrir d’une situation humanitaire critique, avec des déplacements massifs et un accès limité à l’aide.
Des habitants de Saké, interrogés par des associations locales, expriment leur frustration face au manque de soutien. « Nous sommes les oubliés de tout le monde », déclare un résident. Des analystes insistent sur la nécessité d’un dialogue plus inclusif, qui impliquerait les autorités locales, les régions voisines et les groupes armés, pour espérer mettre fin à cette crise.