Depuis plus d’une dizaine de jours l’essence et parfois même le gasoil se font rares à la pompe à Brazzaville, la capitale congolaise, où l’activité économique est bien perturbée. Les automobilistes s’interrogent sur les raisons de cette pénurie sans trouver de réponse auprès des autorités. Même le dernier Conseil des ministres du jeudi 5 mai ne s’est pas penché sur le sujet.
La nuit est tombée depuis plus de deux heures. Dans cette station service du centre de Brazzaville, la file d’attente de voitures s’étend sur une centaine de mètres.
En bout de file, Christ, un chauffeur taxi de 30 ans, est exténué. Mais, il espère avoir quelques litres d’essence.
« Là je cherche à avoir le carburant qui va me permettre de sortir demain. Ces derniers temps on ne travaille pas tous les jours, mais plutôt un jour sur deux. Aujourd’hui tu peux travailler, le lendemain tu n’as pas le carburant. Donc il faut le chercher », se désole-t-il.
Conséquences de la pénurie : sur la plupart des artères de Brazzaville la circulation est devenue fluide. La course de taxi, d’ordinaire fixée à 1000 FCFA, coûte désormais le double.
Les kadhafis, c’est-à-dire les revendeurs clandestins de carburant, en profitent : ils ont triplé le prix passant de 595 FCFA à la pompe à 2000 FCFA.
Une situation loin d’arranger ce taximan : « Pour travailler il faut avoir du carburant. Je ne travaille pas. Il n’y a pas de recettes. Je suis bloqué. À la maison, ça ne marche pas, les enfants ne mangent pas et ils pleurent. Je suis bloqué à la station depuis ce matin. Je n’ai pas rien à manger », se plaint-il.
Chaque année ou presque à Brazzaville, des pénuries de carburant sont observées sans parfois que le gouvernement n’en donne les raisons.