C’est ce qui ressort du déploiement de la CONAC dans les dix régions du Cameroun et qui a suscité le lancement d’une campagne nationale dénommée « rentrée scolaire sans corruption » tenue à Bertoua, région de l’Est.
La Commission Nationale Anti-corruption (CONAC) œuvre pour une année scolaire exempte de corruption. Ce leitmotiv est le socle de la Campagne nationale dénommée « Rentrée Scolaire 2022-2023 sans Corruption », lancée le 23 août dernier à Bertoua, chef-lieu du département du Lom et Djerem, région de l’Est Cameroun, par le Président de la Conac, le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams, en compagnie du Gouverneur Grégoire Mvongo. Rendu à deux semaines de la rentrée scolaire 2022-2023, prévue le 06 septembre prochain, les membres de Conac ratissent large, sur le triangle national, afin d’attirer l’attention des responsables sur les manifestations et sur les conséquences de la corruption dans le domaine de l’éducation.
En effet, pour le Maire de Ville de Bertoua « la corruption est un danger pour la qualité de l’éducation, elle sacque les fondements et les principes de la transmission du savoir et restreint l’accès à la connaissance. Les populations pauvres sont les premières victimes de la corruption dans le domaine de l’éducation et le lancement de cette campagne est salutaire à plus d’un titre », a indiqué Jean Marie Dimbele. Dans la même veine, la Conac durant son déploiement, a recensé les manifestations, les causes, les difficultés et les facteurs favorisant les actes de corruption. Il ressort, que l’intensité de la corruption dans le secteur éducatif enregistre 6,4 sur 10 dans le secteur de l’éducation de base, 7,5 sur 10 dans le secteur des enseignements secondaires, 7,8 sur 10 dans le secteur de l’enseignement supérieur et 7,3 sur 10 dans le secteur de la formation professionnelle. « Ces chiffres font de l’éducation l’un des domaines à fort taux de corruption. Cette situation se traduit par le monnayage des recrutements, des promotions professionnelles, des affectations et des nominations, par le monnayage des notes, par le harcèlement sexuel, par la vente des épreuves, par des fausses certifications, par la falsification et la réduction des âges, par le trafic d’influence, par la tricherie, par la rançonnement des candidats, par la mauvaise gestion des frais d’APEE et par le détournement des biens des établissements scolaires », relève le Président de la CONAC, le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams.
En outre, chaque début d’année scolaire est un défi pour la gouvernance. C’est le moment où les sollicitations autant que les contacts physiques sont importants. Raison pour laquelle, la Conac accompagne les autorités administratives, scolaires et les parents d’élèves par une campagne dénommée« Rentrée Scolaire sans Corruption ». Au vu du succès enregistré, la CONAC a amélioré son approche en mettant sur pied un numéro whatsApp au mois d’avril 2022, qui renforcera le mécanisme de prévention et qui sera mis à la disposition de la communauté éducative au même titre que la liste des actes de corruption et les sanctions y afférentes. Il s’agit du 658 262 682. « En marge de la prévention, la seconde phase sera répressive. Les dénonciations recueillies et les personnes reconnues coupables des faits énoncés seront mis à la disposition de la justice ». prévient le Président de la CONAC. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence d’un parterre d’invités, notamment le Président du Conseil Régional, Alphonse Woumane Mbele, le Sénateur Badel Ndanga Ndinga et les acteurs de la société civile.
Emeline NNANG