Le gouvernement ivoirien et le secteur privé ont officialisé un partenariat stratégique pour renforcer leurs efforts communs dans la lutte contre le changement climatique. Le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, en collaboration avec la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), a signé un mémorandum à Abidjan visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et à favoriser une transition écologique et énergétique ambitieuse. Cet accord marque un tournant dans la coopération entre l’État et les entreprises privées pour répondre aux défis environnementaux du pays.
Cet accord scelle un engagement commun pour la réduction des émissions de GES et la promotion des bonnes pratiques environnementales auprès des entreprises et de la population. Selon Eric Thiam-Sabates, vice-président de la CGECI, le pacte vise à améliorer la gouvernance en matière de transition énergétique, tout en soutenant les entreprises pour qu’elles puissent accéder aux financements verts disponibles. Une attention particulière sera également accordée à l’éducation sur les pratiques climatiques responsables, afin de renforcer l’implication de tous les acteurs économiques dans la préservation de l’environnement.
Les enjeux économiques du changement climatique sont bien réels pour la Côte d’Ivoire. Le ministre de l’Environnement, Jacques Assahoré Konan, a souligné que le PIB du pays pourrait reculer de 13 % si des mesures décisives ne sont pas prises. Le changement climatique n’est plus une menace future, mais un risque immédiat qui affecte déjà les performances économiques et sociales de l’Afrique. Les pertes liées aux impacts du climat se chiffrent déjà en plusieurs points de PIB, rendant la coopération entre le gouvernement et le secteur privé plus urgente que jamais pour anticiper et réduire ces effets néfastes.
La lutte contre le changement climatique en Côte d’Ivoire nécessite une dynamique concertée impliquant tous les secteurs de la société. Jacques Assahoré Konan a insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre l’État et les entreprises pour maximiser l’impact des actions entreprises. Dans ce cadre, le gouvernement a déjà mis en place un portefeuille vert et un cadre réglementaire favorable aux entreprises investissant dans la décarbonisation. Cependant, il reste encore beaucoup à faire, notamment pour intégrer les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 98 % des entreprises ivoiriennes, dans cet élan de transition.
Le gouvernement ivoirien s’engage à dépasser son objectif de réduction des émissions de GES de 30,41 % d’ici 2030 dans le cadre de la réforme de sa contribution nationale déterminée (CND 3.0). Cela inclut la mise en place de nouvelles initiatives pour renforcer l’engagement des entreprises, notamment à travers des incitations et des soutiens financiers. La Côte d’Ivoire entend ainsi positionner la transition énergétique et la réduction des GES comme des priorités nationales, tout en tirant parti des opportunités économiques qu’offrent les secteurs « verts ».
Enfin, pour que cette transition soit véritablement réussie, elle doit être inclusive. En effet, les secteurs informels et les PME jouent un rôle crucial dans l’économie ivoirienne. Le gouvernement mettra en place des mesures spécifiques pour soutenir ces entreprises dans l’adoption de pratiques écologiques et la réduction de leur empreinte carbone. Ce soutien sera essentiel pour éviter que certains acteurs économiques ne soient laissés pour compte dans cette transition énergétique nécessaire.