Lors de son allocution de fin d’année, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession, en janvier 2025, du camp militaire français de Port-Bouët, abritant le 43ᵉ Bataillon d’infanterie de marine (BIMA), aux forces armées ivoiriennes. Ce transfert marque une étape importante dans la modernisation et l’autonomie de l’armée ivoirienne, conformément à la politique de réaménagement militaire de la France en Afrique.
Dans son discours, le chef de l’État ivoirien a exprimé sa fierté concernant les avancées réalisées par l’armée nationale. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités locales. Le camp, qui sera rebaptisé « Général Ouattara Thomas d’Aquin », en hommage au premier chef d’état-major ivoirien, accueillera cinq bataillons ivoiriens, selon les plans dévoilés.
Cette rétrocession s’inscrit dans une politique de reconfiguration de la présence militaire française en Afrique. Après son retrait des pays sahéliens comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la France adapte désormais sa stratégie, privilégiant une logique de coopération et de formation plutôt qu’une présence massive sur le terrain. À Abidjan, les effectifs militaires français seront réduits à une centaine de personnes, contre près de 1 000 auparavant.
L’objectif pour la Côte d’Ivoire est de renforcer sa souveraineté militaire tout en continuant de collaborer avec la France dans des domaines stratégiques, comme la lutte contre le terrorisme. Ce repositionnement pourrait également renforcer la crédibilité et l’efficacité de l’armée ivoirienne dans un contexte de menaces croissantes au Sahel et dans le golfe de Guinée.
Les discussions sur cette rétrocession ne sont pas nouvelles. Dès juillet 2024, le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, avait évoqué un départ progressif des troupes françaises. Cette dynamique s’est déjà concrétisée en septembre dernier avec la cession du camp de Lomo-Nord. La transformation du camp de Port-Bouët illustre la poursuite de cet effort.
Enfin, Alassane Ouattara a également profité de son discours pour évoquer brièvement les prochaines échéances présidentielles. Il a réaffirmé son engagement pour des élections transparentes et apaisées en 2025, tout en mettant en avant les perspectives économiques ambitieuses du pays, avec un taux de croissance prévu à 7 %. Cette déclaration vise à rassurer les partenaires internationaux et à consolider les acquis de la dernière décennie.