La justice ivoirienne a condamné Justin Koua et Damana Adia Pickass, deux figures du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) associé à l’ex-président Laurent Gbagbo, à dix ans de prison. Cette décision, rendue le 12 février à Abidjan, intervient dans le cadre d’affaires distinctes liées à des faits de violences et d’atteintes à l’ordre public.
Justin Koua, secrétaire général adjoint du PPA-CI, a été reconnu coupable de troubles à l’ordre public et d’incitation insurrectionnelle dans le sillage des violences pré-électorales de 2020. De son côté, Damana Adia Pickass, second vice-président du conseil stratégique et politique, a écopé non seulement de dix ans de réclusion, mais également de peines complémentaires – privation de droits civils et interdiction de paraître sur le territoire – pour des faits d’atteinte à la défense nationale, d’association de malfaiteurs et de complot contre l’autorité de l’État.
Ces condamnations s’inscrivent dans un climat politique tendu en Côte d’Ivoire, marqué par des épisodes violents lors des élections récentes et des attaques contre des infrastructures militaires. Le PPA-CI, formation historiquement associée à Laurent Gbagbo, se trouve régulièrement au cœur d’un débat polémique entre justice et politique, exacerbant ainsi les tensions déjà vives dans le pays.
La décision de justice, bien que conforme aux réquisitions du parquet, n’en demeure pas moins contestée par les responsables du PPA-CI qui y voient une mesure à visée politique. L’annonce imminente de recours en appel pourrait prolonger le débat judiciaire et influencer les équilibres politiques dans un contexte de renouveau des tensions électorales et sécuritaires.
Les responsables du PPA-CI n’ont pas tari d’éloges sur la nécessité de poursuivre la lutte judiciaire. « Les condamnations sont des condamnations politiques. Nous allons continuer la bataille avec nos avocats jusqu’à ce que l’on ait gain de cause », a déclaré Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti, témoignant ainsi de la détermination de la formation à contester ce verdict.
Au-delà des faits divers, ces condamnations illustrent la complexité des rapports entre justice et politique en Côte d’Ivoire. Elles soulignent la fragilité d’un climat où les décisions de justice se mêlent aux enjeux politiques, et laissent présager une longue bataille en appel qui pourrait redessiner les contours de la scène politique nationale.