Le 7 août 2025, à Bouaké, la Côte d’Ivoire célébrera le 65e anniversaire de son indépendance par un défilé militaire inédit, marqué par la participation de forces étrangères. Le chef d’état-major des armées, le général Lassina Doumbia, a confirmé que des militaires français, américains et marocains défileront aux côtés des troupes ivoiriennes, soulignant l’importance stratégique de ces partenariats.
En tout, plus de 4 000 soldats et 500 véhicules militaires sont attendus pour cette cérémonie, où le Maroc sera représenté par une centaine de soldats, la France par une cinquantaine et les États-Unis par leur drapeau et une garde d’honneur. Deux autres pays, l’Afrique du Sud et le Nigeria, initialement conviés, ne seront pas présents, invoquant des contraintes opérationnelles et de calendrier.
Ce défilé est conçu comme une vitrine de l’engagement croissant de la Côte d’Ivoire sur le plan sécuritaire régional et de la qualité de sa coopération militaire. Selon le général Doumbia, cette présence étrangère permet de “magnifier et consolider” ces relations stratégiques. Le choix de Bouaké, deuxième ville du pays, n’est pas anodin : il illustre aussi une volonté de décentraliser les grandes cérémonies nationales et de renforcer l’unité nationale.
Le thème retenu, « Forces de Défense et de Sécurité, gardiennes de l’espérance et de la fraternité », traduit l’ambition du gouvernement de faire des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) un pilier de cohésion sociale et de stabilité dans un contexte régional tendu. Cette célébration s’inscrit dans une dynamique de modernisation de l’armée, amorcée depuis plusieurs années pour faire face aux défis sécuritaires, notamment au nord du pays.
Au-delà du symbole, cette coopération s’appuie sur des accords concrets, en particulier avec le Maroc, qui ont permis le renforcement des capacités en matière de formation et d’échanges d’expertise. Ces liens bilatéraux prennent d’autant plus de sens à l’heure où la Côte d’Ivoire cherche à affirmer son rôle dans la sécurité collective ouest-africaine.
Le président Alassane Ouattara présidera la cérémonie, en présence de délégations internationales. Cette visibilité donnée à la coopération militaire intervient dans un moment où la région, fragilisée par la multiplication des coups d’État et la menace djihadiste, cherche de nouveaux équilibres sécuritaires. Bouaké sera, l’espace d’un jour, la vitrine de cette volonté de stabilité et de rayonnement stratégique.