Lors de son grand meeting à Dabou, le 12 avril 2025, Laurent Gbagbo a promis la victoire à la présidentielle de 2025, à un peu plus de six mois du scrutin. Devant plusieurs milliers de partisans, l’ex-président ivoirien a évoqué le retrait de son parti, le PPA-CI, de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il juge inféodée au pouvoir en place. Ce choix, bien que controversé, est largement soutenu par ses militants et est perçu comme une étape vers un changement politique.
Dans ses propos, Gbagbo a souligné que ce retrait n’était qu’une première étape d’un combat plus vaste. Il a exprimé la volonté de ses partisans de voir leur voix entendue, notamment en ce qui concerne la réintégration de son nom sur la liste électorale. Depuis 2020, Gbagbo est radié de celle-ci en raison de sa condamnation par la justice, une décision qui continue de diviser l’opinion publique. Ses partisans, notamment des figures comme Ange-Mikaëlle, militante venue de loin pour soutenir son leader, ont exprimé leur frustration face à une CEI qu’ils considèrent comme partiale et incapable de garantir des élections transparentes.
Le retrait de la CEI par le PPA-CI est un acte fort qui rejoint la position de l’autre grand parti d’opposition, le PDCI, également déçu par l’organe électoral. En outre, Laurent Gbagbo a salué cette solidarité politique et a réaffirmé sa conviction que son parti parviendrait à remporter l’élection présidentielle. Même si, pour l’heure, il reste inéligible, Gbagbo a insisté sur le fait que la victoire de son mouvement à la présidentielle ne faisait aucun doute. Il a promis de continuer le combat, donnant rendez-vous à ses partisans pour un prochain rassemblement dans deux semaines.
Ce retrait de la CEI s’inscrit dans un contexte politique tendu, où plusieurs acteurs de l’opposition dénoncent l’absence de réformes profondes du processus électoral en Côte d’Ivoire. Depuis la crise post-électorale de 2010, qui a profondément marqué le pays, les tensions politiques restent vives, et la question de la transparence des élections demeure un enjeu crucial. La politique de rapprochement entre les différents partis de l’opposition, telle que celle du PDCI et du PPA-CI, pourrait être un tournant dans cette dynamique de contestation.
Les perspectives autour de cette annonce sont multiples. D’une part, le retrait de la CEI par les partis d’opposition pourrait galvaniser une frange importante de la population qui se sent marginalisée par le système électoral actuel. D’autre part, cette action risque d’accentuer la polarisation politique du pays à l’approche du scrutin présidentiel. En effet, le pouvoir en place pourrait interpréter ce mouvement comme un refus d’accepter les institutions républicaines, renforçant ainsi la méfiance entre les différents camps.
En attendant, les électeurs ivoiriens restent divisés. Tandis que certains appellent à une réforme en profondeur du système électoral, d’autres redoutent une nouvelle crise politique. Les partisans de Laurent Gbagbo, quant à eux, espèrent que leur leader pourra revenir sur la scène politique et jouer un rôle déterminant dans l’avenir du pays. D’ici les prochaines élections, la pression sur le gouvernement d’Alassane Ouattara devrait donc continuer à croître.