Une semaine après les violences survenues dans la commune de Yopougon, l’inquiétude monte chez les proches des 11 personnes interpellées. Ces derniers, dont six sont des militants du PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire) dirigé par Laurent Gbagbo, n’ont reçu aucune nouvelle concernant la situation de leurs proches. Les familles sont dans l’incertitude totale, sans savoir où se trouvent les détenus ni s’ils sont en sécurité. Le manque de communication avec les autorités alimente les spéculations et les préoccupations.
Parmi les personnes interpellées, la disparition de Pascale Zaholy, suppléante de Michel Gbagbo, député du PPA-CI pour Yopougon, est particulièrement préoccupante. Le député a porté plainte pour enlèvement, affirmant que sa suppléante a été enlevée par des hommes encagoulés dans la nuit du dimanche à 5 heures du matin. Aucun signe de vie n’a été donné depuis cet incident, et son entourage ne sait toujours pas où elle pourrait être détenue. Cette situation s’ajoute à l’angoisse générale concernant le sort des autres interpellés, dont les familles n’ont pas de nouvelles.
Ces événements surviennent dans un climat de tensions politiques croissantes en Côte d’Ivoire, à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre. Le PPA-CI et d’autres partis d’opposition ont accusé les autorités de réprimer toute forme de contestation. Le gouvernement, dirigé par Alassane Ouattara, a réagi par la voix du ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, qui a insisté sur le fait que « aucune interpellation ne se fait de manière arbitraire ». Cependant, ces déclarations n’ont pas apaisé les inquiétudes des proches des personnes interpellées, qui dénoncent un manque de transparence et un traitement injustifié de leurs proches.
L’avenir immédiat de ces arrestations semble incertain. Le silence des autorités judiciaires face aux sollicitations de la presse et l’absence de preuves de vie des interpellés nourrissent une atmosphère de méfiance. L’opposition, pour sa part, continue de revendiquer un dialogue politique et de dénoncer l’inclusion forcée de candidats inéligibles à la présidentielle. Une marche est prévue à Yopougon le 9 août, rassemblant des partis d’opposition, qui souhaitent exprimer leur désaveu face aux agissements du pouvoir et réclamer des clarifications sur la situation des interpellés.
Face à ces développements, la mobilisation s’intensifie. Les proches des personnes disparues, comme Maître Sylvain Tapis, avocat des interpellés, appellent à une plus grande transparence et à la justice. Ils soulignent que les délais légaux de détention provisoire sont largement dépassés et que les autorités doivent rendre des comptes. Cette situation a également pour conséquence d’alimenter les revendications de l’opposition, qui appelle à un rétablissement de l’inclusion politique et à la création d’un climat de dialogue pour apaiser les tensions.
Le gouvernement, de son côté, reste ferme sur sa position et réitère que toutes les actions sont menées dans le respect de la loi. Toutefois, face à l’intensification des manifestations et à la pression de l’opposition, la situation pourrait se tendre davantage. Les autorités devront faire preuve de plus de transparence si elles espèrent apaiser les tensions et éviter une escalade de la contestation.