Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), a annoncé sa décision de renoncer à la présidence de son parti. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il a évoqué des raisons liées à un « harcèlement judiciaire » dont il serait victime. Ce renoncement survient alors qu’un procès est en cours et que la légitimité de son élection à la tête du PDCI est remise en question, notamment par une militante du parti, Valérie Yapo, qui conteste sa nationalité ivoirienne au moment de son élection en décembre 2023.
La décision de Tidjane Thiam intervient dans un contexte juridique tendu. En effet, un procès est en cours où Valérie Yapo, cadre du PDCI, remet en cause l’élection de Thiam à la tête du parti. Selon Yapo, Thiam aurait acquis une autre nationalité avant le Congrès extraordinaire de décembre 2023, ce qui, selon l’article 48 du Code de la nationalité, aurait entraîné la perte de sa nationalité ivoirienne. Cette contestation est soutenue par un précédent judiciaire où la justice ivoirienne a ordonné la radiation de Thiam de la liste électorale. Ce dossier judiciaire est donc devenu un point de tension majeur pour le leader politique.
En conséquence, un bureau politique du PDCI est convoqué pour se réorganiser après la démission de son président. Dans une vidéo diffusée en parallèle, Ernest N’Koumo Mobio, membre du parti, a été désigné pour assurer l’intérim à la tête du PDCI. Le Bureau politique, qui se tiendra dans la matinée, devrait nommer officiellement un président par intérim, afin de garantir la continuité du parti pendant cette période de turbulence interne. La décision de Thiam de renoncer à ses fonctions pourrait marquer un tournant dans la gestion interne du PDCI.
Cette renonciation est lourde de conséquences pour le PDCI. D’abord, elle évite de rendre la procédure judiciaire plus complexe. Selon un juriste, en renonçant à son poste, Thiam annule en quelque sorte les effets de la procédure menée par Valérie Yapo, puisque la légalité de son élection ne sera plus un point contesté devant la justice. En outre, la situation ouvre un nouveau chapitre pour le PDCI, qui devra naviguer dans une dynamique de transition et de réorganisation. La désignation d’un président par intérim pourrait aussi influencer les équilibres internes du parti et affecter sa stratégie politique à l’avenir.
Le renoncement de Thiam soulève des interrogations sur l’avenir politique du PDCI et sur l’impact de cette situation sur la présidentielle à venir. Le PDCI, un des partis historiques de la Côte d’Ivoire, pourrait être confronté à des défis de leadership et de cohésion. L’issue de ce processus de réorganisation et la manière dont le parti parviendra à maintenir son influence politique seront déterminantes. La question de savoir si Thiam reviendra à la tête du PDCI ou s’il choisira une autre voie politique reste ouverte. Par ailleurs, cette situation pourrait affecter les relations entre le PDCI et d’autres partis d’opposition.
Les réactions au sein du PDCI et au-delà varient. Certains membres du parti expriment leur solidarité à Thiam, soulignant l’acharnement judiciaire dont il serait victime, tandis que d’autres estiment qu’une nouvelle direction est nécessaire pour redynamiser le parti. À l’extérieur du PDCI, l’impact de cette crise interne sur la scène politique ivoirienne est scruté de près, notamment en raison des enjeux liés aux élections futures. Des observateurs politiques rappellent que la Côte d’Ivoire vit une période de tensions politiques et que les partis d’opposition doivent faire face à de nombreux défis pour renforcer leur crédibilité et leur poids dans le paysage politique du pays.