Une menace imminente plane sur Cotonou, la capitale économique du Bénin. La montée des eaux, conséquence du réchauffement climatique, grignote inexorablement le territoire de cette grande ville côtière, alertent des experts en océanographie et en climatologie. Dans les décennies à venir, le niveau de la mer pourrait augmenter de manière significative, mettant en péril la survie de Cotonou.
Les scientifiques béninois, en collaboration avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prévoient une hausse du niveau de la mer de 50 centimètres d’ici 2050, et de deux mètres d’ici 2100. Cette menace est attribuée au réchauffement climatique et à l’érosion côtière, qui avance à un rythme moyen de quatre mètres par an. À moins d’efforts constants, Cotonou pourrait ne plus exister dans 50 ans ou être repoussée vers l’intérieur des terres.
Les inondations, principalement lors de la saison des pluies, constituent l’une des principales causes de cette menace. Des quartiers comme Vossa, densément peuplés, subissent régulièrement les ravages des crues. Les habitants vivent dans la peur, et chaque saison des pluies s’accompagne de déplacements massifs et de pertes humaines tragiques.
Zacharie Sohou, océanographe à l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin, pointe du doigt l’impact de l’homme sur cette situation. La construction dans les zones inondables a perturbé les voies naturelles de l’eau, aggravant les inondations. Cependant, depuis 2012, les autorités béninoises ont lancé un programme de lutte contre l’érosion côtière, comprenant la construction de dispositifs pour freiner cette menace. Le président Patrice Talon a renforcé ces efforts en investissant plus de 50 milliards de francs CFA depuis son accession au pouvoir en 2016.
Pour inverser cette tendance alarmante, la vigilance continue des autorités et la participation active de la population s’avèrent essentielles. Sinon, Cotonou risque de devenir une ville de réfugiés climatiques, victime de sa propre vulnérabilité face aux changements environnementaux.