Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé son engagement en faveur du maintien de l’Alliance des États du Sahel (AES) au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Lors du forum de Doha, il a appelé les acteurs concernés à travailler ensemble pour éviter une désintégration de l’organisation régionale, cruciale pour la stabilité et l’unité de l’Afrique de l’Ouest.
Bassirou Diomaye Faye, médiateur désigné en juillet 2024 par les dirigeants de la CEDEAO pour désamorcer les tensions avec les États membres de l’AES (Mali, Burkina Faso et Niger), a insisté sur l’importance de surmonter les divergences. Selon lui, l’AES répond à des réalités sécuritaires spécifiques, mais son existence ne doit pas entraîner une rupture avec la CEDEAO, qui joue un rôle clé dans la coopération régionale.
Cette intervention s’inscrit dans un contexte de crise profonde. Les États membres de l’AES avaient annoncé leur retrait de la CEDEAO en janvier 2023, dénonçant une organisation perçue comme alignée sur les intérêts étrangers. Toutefois, la réglementation de la CEDEAO stipule qu’un tel retrait ne prend effet qu’après un délai d’un an, laissant la porte ouverte à des négociations.
Pour Bassirou Diomaye Faye, la solution passe par une réforme en profondeur de la CEDEAO. Celle-ci devra s’adapter aux réalités sécuritaires et politiques actuelles pour renforcer sa crédibilité auprès de ses membres. Cette question sera centrale lors de la 65ᵉ session ordinaire de l’organisation, prévue à Abuja le 15 décembre.
Le président sénégalais a souligné l’interdépendance sécuritaire entre les pays de la région. “Nous partageons un destin sécuritaire lié”, a-t-il rappelé, tout en insistant sur la nécessité d’éviter le repli sur soi. Son approche, conciliatrice, vise à maintenir une solidarité régionale face à des menaces transnationales telles que le terrorisme.
Enfin, Faye a défendu le rôle historique de la CEDEAO dans le rapprochement des peuples et la facilitation des échanges. “L’intégration réussie jusqu’ici ne doit pas céder face à la désintégration”, a-t-il conclu, réaffirmant sa volonté d’être un médiateur actif pour préserver les acquis régionaux tout en répondant aux aspirations des États membres.