Le président du Kenya, William Ruto, effectue du 20 au 24 mai sa première visite d’État aux États-Unis, une première pour un leader africain depuis plus de quinze ans. Cette visite est perçue comme une consolidation des relations entre Nairobi et Washington, avec des rencontres prévues à Atlanta et à la Maison Blanche avec le président américain Joe Biden.
Cette visite de quatre jours vise à renforcer les relations bilatérales entre les deux nations. Les discussions porteront sur divers sujets tels que les relations commerciales, les investissements économiques, et les questions de sécurité. La rencontre entre les deux présidents à la Maison Blanche est un signe fort de l’importance accordée par les États-Unis au partenariat avec le Kenya.
Un sujet central des discussions sera la crise en Haïti. Le Kenya avait promis l’année dernière de diriger une mission multinationale pour lutter contre les gangs en Haïti et d’envoyer 1 000 policiers sur l’île. Toutefois, le déploiement a été retardé, bien que des rapports récents suggèrent l’arrivée prochaine d’environ 200 policiers kényans.
Le déploiement des policiers kényans en Haïti fait face à des défis juridiques. Un recours en justice a été déposé par un parti d’opposition au Kenya, dénonçant l’envoi de policiers comme “inconstitutionnel et illégal”. La Haute Cour de Nairobi avait jugé en janvier que l’absence d’accord de réciprocité rendait le déploiement invalide, bien qu’un tel accord ait été signé en mars.
L’association des avocats au Kenya s’oppose également à ce déploiement, affirmant que les décisions de justice n’ont pas été respectées et que l’envoi de policiers reste “inconstitutionnel et illégal”. Cette opposition interne pourrait compliquer la mise en œuvre des engagements du Kenya envers Haïti.
Malgré des rumeurs, le président Ruto n’a pas l’intention de se rendre à Port-au-Prince. Le premier secrétaire aux Affaires étrangères du Kenya, Korir Sing’oei, a démenti cette possibilité, soulignant que le déploiement de policiers kényans reste la priorité immédiate.
Cette visite d’État revêt donc une importance capitale pour le Kenya et les États-Unis, marquant une nouvelle étape dans leur coopération bilatérale, avec des implications majeures pour la sécurité internationale et les relations diplomatiques.