Dans le cadre des élections législatives en Guinée-Bissau, qui auront lieu ce dimanche, près de 800 000 électeurs, dont 54% de femmes, sont appelés à voter pour renouveler l’Assemblée populaire, composée de 102 sièges. Alors que la campagne électorale touche à sa fin, certains observateurs constatent un manquement préoccupant : la parité hommes-femmes n’a pas été respectée par les partis politiques.
Des lois mises en place en 2018 exigent que chaque liste de candidats soit composée d’au moins 36% de femmes. Cependant, depuis la première législature, qui comptait 38 femmes, cette représentation féminine n’a fait que décliner. Isabel Almeida, présidente de l’ONG Miguilan, déplore le manque de contraintes imposées par la loi sur la parité. Elle affirme que cette loi comportait dès son adoption de nombreuses lacunes qui auraient dû être corrigées. Cependant, en raison des dissolutions répétées du Parlement, ces corrections n’ont pas été apportées, permettant ainsi aux partis politiques de ne pas respecter la loi.
Selon l’analyste Rui Jorge, ce recul dans la représentation des femmes est également lié aux pratiques culturelles en vigueur. Il souligne le fait que l’absence de mécanismes punitifs à l’encontre des partis politiques qui ne respectent pas la loi est préoccupante. Dans certaines régions de l’intérieur du pays, la réalité est différente, car la structure sociale traditionnelle ne prévoit pas de place pour les femmes dans les sphères de décision.
Dans le meilleur des cas pour cette année, seulement 11 femmes pourraient être élues députées. Cette situation souligne la nécessité de prendre des mesures concrètes pour renforcer la représentation des femmes dans la vie politique en Guinée-Bissau. Il est crucial d’élaborer des mécanismes plus contraignants, de corriger les lacunes existantes dans la législation sur la parité et de sensibiliser davantage la société aux avantages de l’inclusion des femmes dans les processus de décision politique.