En décembre dernier, plusieurs milliers de Camerounais ont trouvé refuge au Tchad à la suite d’un conflit opposant des communautés d’éleveurs à des pêcheurs. Cela fait presque six mois que ces réfugiés vivent dans des camps, gérés par la Commission nationale d’accueil de réinsertion des réfugiés et financés en partie par l’Union européenne et les Nations unies. Les conditions de vie y sont difficiles et ces réfugiés n’envisagent pas encore de retour.
Près de 10 000 réfugiés camerounais vivent dans le camps de Kalambari à quelques kilomètres de Ndjamena. Certains vivent dans des petites maisons en brique, d’autres comme Habiba vivent sous des tentes faites de bâches. « Au village, ma maison a été brûlée, dit-elle. J’ai vu des gens se faire tuer. J’ai pris mes enfants et on a traversé le fleuve à la nage pour venir ici. J’ai cru que j’allais mourir. »
À côté d’elle, Adam Ali, le représentant des réfugiés, explique qu’ici les conditions de vie sont difficiles. « Vraiment on souffre. On peut ne pas manger pendant plusieurs jours. On nous donne deux koros, c’est l’équivalent de deux grands bols de farine de mil, et un peu d’huile, mais ce n’est pas suffisant. Les humanitaires ont mis des forages, des écoles et un centre de soin. Mais on ne peut plus vivre correctement, on a tout perdu chez nous. »
Six mois après leur arrivée, beaucoup estiment qu’il est trop tôt pour rentrer, craignant de nouveaux conflits. « On était parti pour une réponse d’urgence humanitaire. C’est une situation qui prendre du temps pour laquelle il faudra développer des stratégies qui vont permettre progressivement de sortir de cette situation d’urgence vers une situation où on pourra les prendre en charge sur une période plus longue que prévue », espère Ali Amadou, directeur adjoint de l’ONG IRC.
Les programmes d’aide à ces réfugiés sont financés pour le moment jusque fin décembre.