Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réagi fermement à des accusations récentes selon lesquelles le gouvernement américain aurait accordé au Mali une subvention de plus de 8 milliards de FCFA pour soutenir la cohésion sociale. Dans un communiqué publié le 25 février, il a démenti ces informations, précisant que son pays n’avait pas bénéficié d’une telle aide. Diop a également appelé les autorités américaines à renforcer le contrôle de leurs subventions, qui, selon lui, sont détournées pour financer des activités terroristes.
Dans son communiqué, Diop a expliqué que le Mali avait suspendu la mise en œuvre de certaines initiatives soutenues par l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), notamment celles liées à la cohésion sociale, afin de respecter les priorités et la souveraineté nationales. Le ministre a également souligné que son gouvernement s’était abstenue de signer un accord quinquennal de subvention avec les États-Unis, soulignant la volonté du Mali de maîtriser les conditions d’exécution de ces projets sur son territoire.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Mali et les États-Unis, particulièrement depuis le coup d’État de 2021 qui a conduit à la prise de pouvoir par la junte militaire malienne. Ces tensions se sont exacerbées avec la suspension de certaines aides américaines et l’affirmation par les autorités maliennes que ces fonds sont utilisés pour des fins politiques et subversives, notamment pour soutenir des réseaux terroristes opérant dans la région sahélienne.
En outre, Diop a exprimé son soutien aux nouvelles orientations américaines sous le gouvernement de Joe Biden visant à assainir les subventions internationales et à les rendre plus transparentes. Cependant, il a insisté sur la nécessité de cibler les responsables du détournement de ces fonds pour en empêcher l’utilisation à des fins terroristes. Selon lui, ces détournements contribuent à déstabiliser non seulement le Mali, mais également d’autres pays de la région sahélienne.
Les implications de cette situation sont multiples. Si des enquêtes sont effectivement menées, elles pourraient entraîner des répercussions importantes sur les relations entre le Mali et les États-Unis, ainsi que sur l’efficacité de l’aide humanitaire dans la région. Une meilleure surveillance des fonds étrangers pourrait aussi donner lieu à une redistribution plus équitable de l’aide au développement, tout en réduisant les risques de leur détournement par des groupes extrémistes.
Enfin, Diop a réaffirmé l’engagement du gouvernement malien à poursuivre ses efforts en matière de sécurité, de paix et de cohésion sociale, tout en renforçant sa souveraineté face à l’influence étrangère. Le ministre a conclu que le Mali continuerait de promouvoir un partenariat fondé sur le respect mutuel et les priorités nationales, dans le cadre de la Confédération des États du Sahel, en veillant à ce que les actions de coopération internationale respectent pleinement la souveraineté des pays bénéficiaires.