Le 17 mars 2025, Donald Trump a lancé une attaque directe contre les grâces préventives accordées par son prédécesseur Joe Biden, les qualifiant de nulles en raison de l’utilisation présumée d’un “stylo automatique” pour les signer. Selon Trump, ces grâces, destinées à protéger certains élus et fonctionnaires de poursuites, ne sont pas valides, car elles auraient été signées par une machine, et non par Biden lui-même. Cette déclaration a immédiatement fait couler beaucoup d’encre, soulevant des questions juridiques sur la légitimité de ces grâces et sur la possibilité d’une annulation par un ancien président.
Joe Biden, en janvier 2021, juste avant de quitter la Maison Blanche, a accordé des grâces préventives à plusieurs personnalités de l’administration, dont le général Mark Milley et le Dr Anthony Fauci, ainsi qu’à des membres de la commission d’enquête sur l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021. Ces grâces visaient à protéger ces figures de l’exécutif et de la politique des poursuites judiciaires qu’ils considéraient comme “injustifiées et politiquement motivées”. Cependant, Trump a qualifié ces grâces de “violations” et a remis en cause leur légalité en raison de l’usage d’un outil automatisé pour leur signature.
Les grâces présidentielles sont une prérogative constitutionnelle des présidents des États-Unis, leur permettant d’annuler ou d’adoucir des peines prononcées à l’encontre de certaines personnes. L’initiative de Biden, bien que légale, intervient dans un contexte politique tendu, marqué par les accusations réciproques entre démocrates et républicains sur l’utilisation des prérogatives présidentielles. Les grâces de Biden ont été perçues par certains comme une manœuvre pour protéger ses alliés politiques, notamment dans le cadre des enquêtes sur l’assaut du Capitole.
L’une des grandes questions soulevées par les propos de Donald Trump est la validité de son accusation. En vertu de la Constitution des États-Unis, un président ne peut pas annuler les actes de son prédécesseur, et les grâces signées par Biden sont juridiquement valides à moins qu’elles ne soient contestées devant une cour. Trump, en avançant que ces grâces sont “nulles”, cherche sans doute à créer un précédent ou à lancer une nouvelle offensive politique contre son adversaire démocrate. Toutefois, il reste à voir si cette position sera suivie par des actions légales concrètes ou si elle restera un simple argument rhétorique dans la bataille politique entre les deux hommes.
Donald Trump n’est pas le premier à remettre en cause la manière dont Biden exerce ses fonctions. Il a régulièrement suggéré que le président démocrate n’assurait pas pleinement ses responsabilités, évoquant notamment l’idée qu’un “stylo automatique” pourrait être à l’origine de ses décisions exécutives. Lors d’un discours au ministère de la Justice en mars 2025, Trump a souligné que la signature des décrets devait être un acte personnel et non automatisé, un principe qu’il considère essentiel pour préserver le respect de la fonction présidentielle. Ces accusations font partie d’une série d’attaques plus larges sur l’intégrité des institutions et de la gestion de son prédécesseur.
La controverse sur les grâces s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques entre Donald Trump et Joe Biden. Depuis la fin de son mandat, Trump n’a cessé de critiquer son successeur, notamment en évoquant l’injustice des enquêtes lancées à son encontre. Dans ce climat, les déclarations de Trump visent non seulement à délégitimer les actions de Biden, mais aussi à renforcer son image auprès de ses partisans, en se présentant comme un défenseur des institutions et de la légalité. La bataille entre les deux hommes semble loin d’être terminée, et les conséquences de cette nouvelle prise de position risquent de se faire sentir dans la campagne présidentielle de 2024.
L’entourage de Joe Biden n’a pas encore réagi de manière officielle aux accusations de Trump. Toutefois, il est probable que des arguments juridiques seront avancés pour soutenir la validité des grâces en question. Les grâces présidentielles sont rarement contestées après qu’elles aient été accordées, et la possibilité d’une annulation par un ancien président semble peu probable sur le plan juridique. Toutefois, cette nouvelle polémique vient alimenter les tensions politiques croissantes à l’approche de la campagne présidentielle, un environnement où chaque déclaration, même symbolique, peut avoir des répercussions considérables sur l’opinion publique.