Chaque année, en octobre, l’Égypte entame sa campagne de commercialisation des agrumes, notamment des oranges, vers l’Asie. Cette année, cependant, le pays fait face à des obstacles majeurs en raison de l’intensification des attaques des Houthis du Yémen en mer Rouge. Ces agressions mettent en péril la sécurité et l’efficacité des expéditions dans cette zone stratégique, impactant directement le commerce égyptien.
Selon un rapport récent du Département américain de l’agriculture (USDA), l’Égypte rencontre des difficultés significatives pour acheminer ses cargaisons d’oranges, son produit phare en termes de valeur, vers ses principaux marchés asiatiques. Bien que les exportations vers l’Arabie saoudite se poursuivent sans encombre, les routes commerciales vers d’autres importateurs clés du Golfe, tels que les Émirats arabes unis, Oman, la Jordanie et le Koweït, sont devenues impraticables.
Depuis le 15 décembre 2023, les tensions dans la mer Rouge ont conduit plusieurs compagnies de transport maritime à suspendre leurs services. Face à l’augmentation des frais de transit et des primes d’assurance, ces dernières ont été forcées de rechercher des alternatives, notamment le contournement par le cap de Bonne-Espérance. Cette modification de l’itinéraire maritime entraîne des coûts supplémentaires significatifs et prolonge la durée des voyages vers l’Asie.
Ces changements ont des répercussions directes sur le secteur des agrumes en Égypte, avec une augmentation des tarifs de fret maritime et une prolongation des délais de livraison. En conséquence, l’USDA anticipe une réduction notable des volumes d’oranges égyptiennes exportées, avec une estimation de 1,75 million de tonnes cette année, contre les 2 millions de tonnes initialement prévues. Cette situation pourrait sérieusement affecter la position de l’Égypte sur le marché international des agrumes.