Au lendemain des élections législatives en France, la presse internationale s’accorde pour souligner la victoire éclatante de l’extrême droite et blâmer sévèrement le président Emmanuel Macron. Le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont réalisé un score historique, obtenant 33,14% des suffrages, soit 10,6 millions de voix, au premier tour des élections.
Les médias européens pointent du doigt la responsabilité de Macron dans cette montée en puissance de l’extrême droite. Le journal allemand Süddeutsche Zeitung critique durement le « coup de poker » du président français, accusant sa stratégie d’avoir largement ouvert la porte à l’extrême droite. D’autres journaux, comme Die Welt, estiment que cette élection marque la fin du « macronisme », soulignant les erreurs de calcul du président avec sa stratégie « moi ou le chaos ».
Cette situation intervient trois semaines après que Macron a provoqué un séisme politique en dissolvant l’Assemblée nationale au soir des élections européennes. Ce geste, perçu comme précipité par plusieurs observateurs, a contribué à renforcer l’opposition et à créer un climat de défiance au sein de l’électorat français, particulièrement sensible aux thèmes de la sécurité et de l’immigration.
Les perspectives politiques en France apparaissent désormais très incertaines. Plusieurs observateurs craignent une période de cohabitation difficile, voire un blocage du système politique français. Des journaux comme le Frankfurter Allegemeine Zeitung mettent en garde contre une possible absence de la France sur la scène européenne et internationale, une situation qui pourrait bénéficier à des puissances comme la Russie.
La presse internationale ne ménage pas ses critiques envers Macron. Au Royaume-Uni, des journaux tels que The Times et Daily Mail parlent d’humiliation pour le président français et de risques d’instabilité économique et politique. En Italie, Il Corriere della Sera évoque une France en pleine métamorphose, passant de l’héritage gaulliste à une extrême droite nostalgique des périodes les plus sombres de son histoire.
Enfin, cette crise politique en France est perçue comme un symptôme d’une crise plus large touchant l’ensemble de l’Union européenne. Les commentateurs, comme ceux du quotidien libanais L’Orient-Le Jour, y voient le signe de démocraties en crise, de nations fracturées et d’un Occident en déclin, avec une montée des peurs et des replis identitaires dont se nourrit le populisme d’extrême droite.