Une controverse secoue actuellement la scène politique gabonaise à l’approche du triple scrutin historique, prévu pour ce samedi, comprenant les élections présidentielles, législatives et locales. La fin de la campagne électorale est marquée par la diffusion sur Internet d’enregistrements audio prétendument impliquant deux leaders de l’opposition. Ces enregistrements suscitent des débats enflammés alors que le pays se prépare à une journée cruciale de décisions démocratiques.
Les principaux opposants visés par ces enregistrements, Albert Ondo Ossa de la plateforme Alternance 2023 et Alexandre Barro Chambrier du parti RPM, auraient eu des conversations portant sur divers sujets tels que leurs stratégies électorales, les alliances potentielles avec des pays étrangers, la nécessité de mobiliser le peuple gabonais et de maintenir un rapport de force face au pouvoir en place. Toutefois, la coalition d’opposition rejette en bloc ces enregistrements, qualifiant leur diffusion d’utilisation “infâme de l’Intelligence artificielle”.
Les premiers enregistrements ont été relayés par la chaîne publique Gabon Première. Les extraits audio ont été présentés comme des conversations entre Albert Ondo Ossa et Alexandre Barro Chambrier, dans lesquelles ils discutent ouvertement de leurs intentions politiques. Cependant, plusieurs autres enregistrements similaires ont rapidement fait surface sur les réseaux sociaux, alimentant davantage la polémique.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les représentants du gouvernement, à l’instar du ministre de la Jeunesse et des Sports Franck Nguéma, ont condamné ces enregistrements, les qualifiant de “propos ahurissants” mettant en péril l’unité nationale. De son côté, la présidence a exprimé son inquiétude quant au contenu de ces enregistrements, accusant les opposants de tenter de déclencher un “soulèvement populaire”. La situation a suscité des vagues d’indignation et d’inquiétude au sein de la classe politique gabonaise.
Face aux accusations et aux réactions en cascade, la plateforme Alternance 2023 a fermement réagi. Elle a publié un communiqué dénonçant une “manipulation honteuse” orchestrée par le pouvoir en place. La coalition affirme que les enregistrements sont falsifiés, créant ainsi un “montage éhonté” à l’aide de l’Intelligence artificielle. Alternance 2023 insiste sur son rejet de toute forme de violence ou de coup d’État et appelle le procureur à ouvrir des poursuites contre les responsables de cette diffusion.