À Madagascar, les résultats provisoires des élections législatives publiés par la Commission électorale nationale et indépendante (Céni) ce mardi 11 juin montrent une absence de majorité claire. Ni le parti présidentiel ni l’opposition n’ont réussi à obtenir la majorité des sièges. Cette situation inédite met en lumière le rôle crucial des candidats indépendants dans la formation de nouvelles alliances.
Les alliances avec les candidats indépendants deviennent donc primordiales. Ces derniers, élus sans étiquette partisane, détiennent la clé de la stabilité politique future. La Haute Cour constitutionnelle a seize jours pour proclamer les résultats définitifs, période durant laquelle les négociations et les alliances vont se multiplier.
Le climat électoral à Madagascar est particulièrement tendu. La Céni a révélé les résultats circonscription par circonscription, suscitant des réactions mitigées. Certains poids lourds de la politique, tels que Rossy et Christine Razanamahasoa, n’ont pas réussi à se faire réélire, tandis que de nouveaux visages comme le journaliste Gascar ont émergé, remportant des sièges importants, comme dans le 3e arrondissement de la capitale.
Pour les partis politiques, l’enjeu est désormais de convaincre les indépendants de rejoindre leur camp. Rina Randriamasinoro du TIM a déjà souligné l’importance d’unir les forces pour espérer un changement. Cependant, il reconnaît aussi la difficulté de rivaliser avec les moyens financiers du parti au pouvoir, ce qui pourrait favoriser des pratiques de corruption à l’Assemblée nationale.
De leur côté, certains indépendants comme Augustin Andriamananoro, ancien ministre de la Culture, et Jacques Bruno Fils Goulamaly, élu à Antanimora sud, montrent une tendance à rejoindre le parti présidentiel. Ces mouvements pourraient solidifier le pouvoir en place, mais également créer des dynamiques imprévisibles dans l’échiquier politique malgache.
En attendant les résultats définitifs, les candidats ont deux jours pour contester les résultats provisoires auprès de la Haute Cour constitutionnelle. Plus d’une centaine de requêtes ont déjà été déposées. La Cour doit répondre à ces contestations avant d’annoncer les résultats définitifs au plus tard le 27 juin, un délai crucial pour l’avenir politique de Madagascar.