La Commission de contrôle du financement de la vie politique à Madagascar, créée il y a cinq ans pour garantir la transparence et le plafonnement des dépenses de campagne électorales, dresse un bilan négatif. Le président de cette commission, Rado Milijaona, déplore l’absence de moyens pour contrôler les comptes et l’origine des fonds. Il souligne que la transparence n’a jamais été imposée par aucun gouvernement, même si cela est exigé par la loi, et que les candidats et partis politiques se moquent royalement de cette question.
Malgré les règles électorales en vigueur, les candidats à la présidentielle malgache continuent de dépenser des sommes considérables sans tenir les comptes de campagne ni nommer un trésorier. Cette situation qui perdure depuis dix ans entache la crédibilité des élections et de la classe politique. En effet, les deux dernières campagnes présidentielles ont été les plus coûteuses au monde par voix obtenue, mais moins de 4% des candidats aux élections législatives ont produit leurs comptes et seulement 3% des candidats aux élections communales.
Le président de la Commission de contrôle du financement de la vie politique de Madagascar préconise la modification de la loi électorale en imposant des sanctions politiques et en rendant les politiciens inéligibles en cas de non-respect des règles. La crédibilité et la transparence des financements des élections seront ainsi renforcées. Cette recommandation fait suite à une étude réalisée en 2021 par Transparency International Initiative Madagascar qui a révélé que 64% des citoyens interrogés voulaient connaître l’origine des fonds de campagne des candidats.
En somme, la transparence et le plafonnement des dépenses de campagne électorale restent un sujet sensible à Madagascar, où les politiciens semblent ne pas accorder une grande importance à la question. La Commission de contrôle du financement de la vie politique, créée il y a cinq ans pour y remédier, n’a jamais disposé des moyens nécessaires pour remplir sa mission. L’absence de sanctions politiques pour les politiciens qui ne respectent pas les règles électorales contribue également à la pérennisation de cette situation, qui suscite des doutes quant à la crédibilité des financements des prochaines élections.