Le président Julius Maada Bio a ordonné la semaine dernière la dissolution de tous les conseils municipaux à compter du 1er mars, en vue des élections générales en juin.
Cette dissolution anticipée suscite la colère des quelque 500 élus. Ils organisent une réunion ce mardi à Bo, la deuxième plus grande ville du pays, pour exprimer leur indignation. Indignation provoquée par une lettre du ministère du Gouvernement local, leur priant de quitter leurs fonctions six semaines en avance.
Cité par la presse sierra-léonaise, l’État explique que cette décision est conforme à la nouvelle loi sur les autorités locales votée en février 2022. Yvonne Aki-Sawyer, la maire de Freetown, n’est pas d’accord.
« Cette décision prive les résidents de nos villes et de nos communautés rurales de leurs droits. Cette décision les empêche de bénéficier du service des personnes qu’ils ont élues. Nous avons un mandat de cinq ans, et ce mandat n’est pas terminé. Vouloir nous écarter avant la fin de notre mandat, c’est rendre un mauvais service aux électeurs et je ne crois pas que ce soit acceptable. »
La nouvelle loi fixe à cinq ans le renouvellement des conseils municipaux, à partir de la dissolution du Parlement. La dernière assemblée a été dissoute le 25 avril 2018. Par conséquent, les conseils municipaux devaient être dissous au plus tôt le 25 avril 2023, estime Yvonne Aki-Sawyer.
« Choisir une date de manière arbitraire, comme le 1er mars, est choquant car le gouvernement agit en dehors de la loi. Les conseils locaux sont gérés en majorité par l’opposition. Pourquoi le gouvernement nous demande-t-il de partir, de ne plus assumer nos responsabilités ? »
La maire de Freetown a fait savoir qu’elle entend contester la dissolution anticipée des conseils municipaux en justice. Sollicitées par RFI, les autorités n’ont pas souhaité répondre.