À mesure que les activités extractives s’intensifient en Afrique et ailleurs, leurs impacts sur l’environnement et la santé publique deviennent plus difficiles à ignorer. Mais lorsque ces entreprises polluent en toute impunité, les conséquences pèsent, comme toujours, sur les mêmes populations : des communautés marginalisées, privées de pouvoir économique et politique, souvent réduites au silence.
Cette réalité est au cœur d’une session organisée lors de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques, qui se tient du 1ᵉʳ au 5 décembre 2025 à Prétoria en Afrique du Sud. Consacrée au rôle grandissant des journalistes scientifiques dans la documentation des crimes environnementaux, cette session montre comment ces reporters, loin d’être de simples observateurs, se muent progressivement en lanceurs d’alerte, mobilisant de nouvelles compétences et technologies pour exposer les abus.

Les panélistes montrent comment l’analyse d’images satellites permet de détecter la déforestation, les fuites toxiques ou les modifications du paysage, révélant des informations que les entreprises préfèrent souvent garder dans l’ombre. Ils expliquent également comment les partenariats avec des scientifiques citoyens rendent visibles des données locales négligées par les rapports officiels. Enfin, ils démontrent que les documents techniques, une fois décodés et contextualisés, peuvent devenir de véritables armes politiques en rendant intelligibles des enjeux complexes.
Au-delà de l’analyse, la session propose des méthodes concrètes pour documenter en toute sécurité les crimes écologiques, protéger les sources et amplifier la voix des premières victimes du changement climatique. Car dans la lutte pour la justice environnementale, rappellent les intervenants, l’objectivité ne doit jamais signifier indifférence. Face à la destruction des écosystèmes et à l’empoisonnement des communautés, le journalisme devient un outil d’action autant qu’un instrument d’information.



