Le drame a eu lieu dans la cour d’une église protestante, à Kasindi, ville-frontière avec l’Ouganda, au Nord-Kivu. Les autorités accusent les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées depuis 2019 à l’État islamique. Un dernier bilan fait état de 14 morts et 63 blessés.
Dans la matinée, des centaines de fidèles étaient réunis pour les baptêmes et le culte dans la cour de cette église pentecôtiste. La bombe a explosé avant la fin du culte près des instruments de sonorisation, selon plusieurs témoins.
Des images partagées après l’attentat montrent deux enfants inertes, leur corps gisant au sol. D’autres fidèles sont morts, leurs corps démembrés par les éclats. Des images insoutenables qui montrent aussi des blessés ayant perdu leurs membres. Ils ont été évacués vers des structures sanitaires.
Le périmètre a été quadrillé par les forces de sécurité. C’est loin de la paroisse qu’un Kényan suspecté d’être impliqué dans cette tuerie a été arrêté. L’armée a vite conclu à une attaque terroriste des ADF. Pour le porte-parole de l’armée, c’est un acte de représailles aux offensives des armées congolaise et ougandaise contre les bastions des miliciens.
Un acte « lâche et méprisable », a réagi dans la soirée le révérend André Bokundoa, le représentant légal de l’Église protestante congolaise. Il a ordonné trois jours de prières dans les paroisses et demande au gouvernement de décréter un deuil national.
Le révérend-pasteur Gilbert Kambale est président honoraire de la société civile de Béni. Il raconte la peur des habitants et dénonce l’état de siège imposé par les autorités dans la région.
Kasindi et l’agglomération étaient calmes jusque-là […] Les gens sont sous le choc. C’est la première fois que cela arrive dans une église. Tout le monde a peur maintenant