Des milliers d’Afghans et de Camerounais se verront retirer leur statut de protection temporaire (TPS), selon le ministère américain de la Sécurité intérieure (DHS). En effet, le secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a estimé que les conditions en Afghanistan et au Cameroun ne justifiaient plus une telle protection. Cette décision entraîne la fin du statut TPS pour environ 14 600 Afghans en mai et 7 900 Camerounais en juin.
Le TPS est accordé aux ressortissants de pays confrontés à des conditions telles que des conflits armés ou des catastrophes environnementales, rendant leur retour impossible ou dangereux. Ce statut, qui peut durer jusqu’à 18 mois, offre une protection contre l’expulsion ainsi qu’un accès aux permis de travail. Toutefois, le 21 mars, après consultation avec diverses agences gouvernementales, Noem a annoncé la fin de cette protection pour l’Afghanistan, en raison de la situation sur place, où les talibans ont repris le pouvoir depuis près de quatre ans. Le même processus a conduit à la fin du TPS pour le Cameroun le 7 avril.
La décision de la Secrétaire à la Sécurité intérieure s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des règles migratoires aux États-Unis sous l’administration Trump. En septembre 2023, son prédécesseur Alejandro Mayorkas avait annoncé une prolongation du TPS pour les Afghans. Cependant, les conditions en Afghanistan, marquées par la répression des talibans, ont conduit à cette révision brutale. La fin du TPS pour le Cameroun survient dans un contexte similaire, où les violences politiques et ethniques persistent, affectant la stabilité du pays.
Cette décision marque un tournant dans la politique migratoire des États-Unis et pourrait affecter un grand nombre de migrants, notamment ceux en situation précaire comme les familles réfugiées. Avec l’annulation du TPS, ces individus sont confrontés à la possibilité d’une expulsion imminente, les forçant à prendre des décisions difficiles quant à leur avenir aux États-Unis. Le processus d’extension de leur séjour, s’il existe, pourrait être complexe et semé d’embûches, aggravant ainsi leur vulnérabilité.
Le cas de Shukriah, une Afghanne enceinte de sept mois, illustre les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes affectées par cette mesure. Arrivée aux États-Unis en janvier dernier après un long périple, elle a exprimé la détresse causée par la perspective de la déportation imminente. “La peur de la déportation affecte profondément ma santé mentale et physique. Je n’arrive presque pas à dormir, mes jambes me font mal et je pleure constamment”, a-t-elle déclaré. Comme elle, de nombreuses familles risquent de se retrouver dans une situation précaire, avec des enfants en bas âge, sans savoir vers quel avenir elles se dirigent.
L’immigration a toujours été un pilier de la politique de Donald Trump, notamment en ce qui concerne les déportations massives. Dès son retour au pouvoir, des données ont révélé que le nombre de déportations effectuées par les États-Unis en janvier 2025 était bien inférieur à celui de la dernière année sous l’administration Biden. Cette politique migratoire, axée sur l’expulsion des personnes en situation irrégulière, reste une priorité pour l’administration Trump, comme en témoignent les récentes décisions concernant les étudiants internationaux et les protestations pro-palestiniennes.