L’exclusion définitive de Pascal Charlemagne Messanga Nyamding du Rdpc en dépit de sa vie politique totalement dévote à Paul Biya est un signal fort adressé aux siens que la rigueur des lois sera appliquée en totalité pour un retour à l’orthodoxie.
Paul Biya est de retour à Yaoundé. Ceux qui en interne au sein du Rdpc pensaient que leur chef était en passe de perdre la main sur le cours des évènements au sein de l’appareillage, commencent à se raviser avec l’exclusion de Massanga Nyamding, le chef de file des Biyaïstes au sein du Rdpc. Une surprise ! Tout de même, en tenant tête à Peter Mafany Musonge, Jacques Fame Ndongo et autres, le professeur ne s’était-il pas tiré une balle dans les jambes ? N’avait-il pas à son corps défendant acté en quelque sorte son exclusion du Rdpc ? Comment penser que Paul Biya va désavouer le Secrétariat du Comité central et la Commission ad hoc mise sur place tout juste parce que Messanga est Biyaïste ?
Paul Biya n’a pas hésité une seule seconde à signer la Décision d’exclusion qui est en tout état de cause un sacré camouflet infligé au professeur, un pied de nez sans nul pareil aux prétentions de proximité politique entre Paul Biya et son poulain. A la sortie de la session de la Commission ad hoc de discipline présidée par Peter Mafany Musonge, l’ex-membre du Comité central non seulement avait contesté la légalité de cette Commission mais leur avait aussi dit toutes ses doutes de l’onction de Paul à la Commission et signifier par-dessus tout que le gratin exécutait les basses besognes dictées d’ailleurs.
Ce n’est pas tout, car cette protestation se faisait devant les médias, avant et après la session. Cette fois, l’alibi du complot scientifique sur lequel Messanga Nyamding flirte depuis des années n’a pas suffi, car il est purement et simplement radié des rangs du Rdpc. Après le parti, c’est dans les rangs du gouvernement que Paul est attendu avec un matériel conséquent pour un nettoyage grandeur nature, car la confusion s’amoncelle de jour en jour, à telle enseigne qu’au sein de cette équipe, on ne sait plus qui est exactement le chef. D’un côté, il y a une confusion sans fin entre le Premier ministre (Pm) et le Secrétaire général de la présidence de la République.
Si ce dernier fait partie du gouvernement en sa qualité de ministre d’Etat, il est aussi le proche collaborateur du chef de l’Etat avec délégation expresse de signature sur certaines prérogatives présidentielles. Les correspondances adressées à la Primature et sous hautes instructions vont des vagues sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas seulement de la présidence de la République que l’autorité du Pm est menacée ou contestée mais certains ministres, qui ne sont pas délégués à la présidence de la République, prennent les instructions directement à Etoudi et non à l’Immeuble Etoile.
La confusion va un peu plus loin quand on voit des ministres donner des instructions à leur collègue au gouvernement, comme s’ils étaient leurs supérieurs hiérarchiques. Par ailleurs, on attend toujours l’annonce présidentielle du 31 dernier, de sanctionner en toute exemplarité les détourneurs des deniers publics. Les premiers coups de balai tant attendus ont-ils commencé avec l’exclusion de Messanga Nyamding ? Le temps va convier l’opinion à bonne école sur la question.