Ce 3 août 2023, le Niger commémore avec ferveur le 63e anniversaire de son indépendance lors de la fête nationale. Cependant, contrairement aux années précédentes, pas de défilé militaire pour marquer l’occasion. En lieu et place, des centaines de manifestants ont afflué à Niamey pour exprimer leur soutien aux militaires putschistes ayant pris le pouvoir.
Une manifestation pacifique
Le matin de la fête nationale, des milliers de personnes, essentiellement des hommes et des jeunes, se sont rassemblées pacifiquement sur la place de la Concertation. Pendant deux heures, des discours ont été prononcés, notamment par des membres de la coalition M62, connue pour son opposition à la présence militaire française dans la région. La foule était habillée aux couleurs du Niger et portait l’effigie du général Abdourahamane Tchiani, commandant de la Garde présidentielle et président de la junte du Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Des drapeaux russes ont également été brandis.
Des revendications contre la présence militaire française
Au cours des manifestations, des slogans hostiles à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont retenti. Cette organisation avait émis un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour déposer les armes, ce qui a suscité des réactions de rejet chez les manifestants. Par ailleurs, la présence militaire française a été critiquée, et des manifestants ont défilé pacifiquement devant l’ambassade de France sans incidents, le tout sous la surveillance d’éléments de la Garde nationale du Niger qui ont assuré un cordon de sécurité.
Un soutien inhabituel à Agadez et calme à Maradi
Le mouvement de soutien à la junte ne s’est pas limité à Niamey. À Agadez, ville emblématique du centre du pays, des centaines de personnes sont également sorties pour manifester leur solidarité envers les militaires au pouvoir, marquant une première pour cette localité qui s’était tenue en retrait depuis le début de la crise. En revanche, la situation est restée relativement calme à Maradi, la capitale économique située à proximité de la frontière avec le Nigeria, malgré les sanctions imposées par la Cédéao, qui ont eu un impact sur la ville.