C’était au cours d’un atelier ayant réuni le 16 août à Yaoundé des acteurs de la société civile, des parlementaires, des représentants d’administrations publiques et des hommes de média.
Les crises multiples (santé et sécurité) au Cameroun notamment, affectent le niveau de la dette publique. Le plaidoyer pour la gestion de la dette demeure crucial sur la voie du développement, surtout en ce qui concerne le financement des Objectifs de développement durable (Odd). C’est dans ce contexte que le chapitre camerounais de la Conférence africaine sur la dette et le développement s’est tenu le 16 août 2022, au Centre Jean XXIII Mvolyé, sous la coordination de Africa Development Interchange Network (ADIN) en collaboration avec l’Africa Forum sur la dette et le développement (Afrodad).
L’objectif de l’événement était de discuter des perspectives de financement du développement et de la dette ; du financement et de l’implémentation des Odd ; du financement du développement en Afrique centrale et au Cameroun et dans les principaux domaines de plaidoyer pour la gestion de la dette. Cette activité s’inscrivait dans la continuité de la Conférence africaine sur la dette et le développement organisée en 2021 qui réunissait politiques, responsables techniques et civiques d’Afrique pour délibérer et convenir d’engagements qui vont sauvegarder la durabilité macroéconomique du continent vers la réalisation d’un « Nouveau mouvement de la dette » et des perspectives sur les questions de mobilisation des ressources intérieures et les mécanismes internationaux de financement du développement en Afrique vers la transformation poursuivie par l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
C’est que, la dette publique brute a plus que doublé au cours des dix dernières années, de sorte qu’en 2021, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne étaient soit en surendettement ou faisaient face à un risque élevé de surendettement. Comme la Charte africaine de l’emprunt souligne, les gouvernements ont emprunté de nouvelles sources qui sont particulièrement risquées, car encore fragiles et fortement dépendants des matières premières. Même si les problèmes d’endettement varient d’un pays à l’autre, l’un des problèmes en Afrique est que les pays n’ont pas de contrôle sur les ratios d’indicateurs et les devises. Ça devient nécessaire pour que ces pays prennent les devants en redéfinissant les termes de l’endettement.
C’est pourquoi les travaux de Yaoundé ont insisté sur l’impératif pour les décideurs politiques d’assurer une transparence effective dans le commerce international. Ce qui, à coup sûr, augmentera les recettes publiques. Le gouvernement, le parlement et la société civile doivent travailler ensemble pour atteindre cet objectif. Cette démarche va permettre de réduire considérablement les emprunts. Par ailleurs, il a été requis que l’accent soit mis sur la mobilisation interne des ressources financières et que l’enrichissement illicite soit légalement criminalisé. Pour ce faire, la société civile devrait continuer à faire pression pour la promulgation d’une loi sur l’enrichissement illicite au Cameroun.
En outre, les organisations de la société civile (Osc) doivent continuer à collaborer avec les décideurs politiques dans le renforcement des capacités. Les principaux domaines de préoccupation comprennent l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques et la gestion des ressources naturelles ; la lutte contre la fraude fiscale ; l’adoption de mesures nationales qui réduisent les effets néfastes étrangers sur les économies africaines. Dans ce sens, le sénateur Flambeau Ngayap a invité les Osc à assister désormais aux séances publiques de questions-réponses au Parlement en tant qu’observateurs afin de mieux appréhender les relations entre l’exécutif et le législatif.
Thierry Christophe Yamb