Le procès historique de Nicolas Sarkozy pour financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par l’ancien régime libyen s’ouvre ce lundi 6 janvier au tribunal correctionnel de Paris. L’ancien président français et onze autres prévenus, dont trois ex-ministres, devront répondre à de graves accusations, notamment de corruption et de détournement de fonds publics.
Au cœur des débats : des allégations selon lesquelles Mouammar Kadhafi aurait financé à hauteur de 50 millions d’euros la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Ces accusations reposent sur des témoignages de dignitaires libyens, des mouvements financiers suspects et des documents controversés publiés par la presse, comme la fameuse note de 2006 évoquant un « accord de principe » pour ce financement.
L’affaire remonte à 2011, année où la chute de Kadhafi a révélé des secrets explosifs. Saïf al-Islam, le fils du dictateur, avait publiquement accusé Nicolas Sarkozy d’avoir bénéficié de financements libyens. Ces révélations interviennent dans un contexte de tensions internationales, où Sarkozy, en tant que président, a activement soutenu l’intervention militaire occidentale contre le régime libyen.
Ce procès, prévu pour durer jusqu’en avril, pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique française. Nicolas Sarkozy, qui encourt jusqu’à dix ans de prison et une inéligibilité, conteste fermement les accusations, dénonçant une « machination ». L’issue du procès pourrait redéfinir la perception publique de son héritage politique et raviver le débat sur la transparence des financements électoraux.
Parmi les accusateurs, Ziad Takieddine, homme d’affaires controversé, a décrit des remises de valises d’argent à des proches de Sarkozy. Cependant, ses multiples versions fragilisent sa crédibilité. Les défenseurs de l’ex-président soulignent également l’absence de preuves matérielles irréfutables, dénonçant des « hypothèses infondées » et une « construction artificielle » de l’accusation.
Pour les parties civiles, comme l’association Sherpa, ce procès dépasse le cas de Nicolas Sarkozy. Il pose des questions fondamentales sur la probité des institutions et l’influence étrangère sur des élections cruciales. L’issue des débats pourrait éclairer les citoyens sur les dangers liés aux financements occultes, tout en redéfinissant les responsabilités des élites face à des allégations de corruption internationale.