Le Cameroun et le Ghana ont donné le coup d’envoi à la saison 2023-2024 du cacao, influençant ainsi les attentes sur le marché ouest-africain. Tandis que le Cameroun a déjà fixé un prix moyen de 4 500 francs CFA le kilo de fèves, le Ghana a annoncé une augmentation de 45 %, fixant le prix à 1 800 francs CFA, bien au-dessus des attentes ivoiriennes.
Cette décision ghanéenne est d’autant plus stratégique qu’elle intervient avant la Côte d’Ivoire, leader mondial du cacao. Le prix ivoirien, qui devrait être révélé d’ici la fin septembre, sera fortement influencé par ces évolutions. Les régulateurs ivoiriens doivent en effet ajuster le prix minimum garanti aux producteurs, dans un contexte de prix internationaux en hausse, pour éviter toute fuite de cacao vers le Ghana.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, n’aligne pas ses prix automatiquement sur les cours internationaux. Toutefois, une grande partie du cacao ivoirien a déjà été vendu sur les marchés internationaux à des prix anticipés, poussant les autorités à fixer des tarifs qui reflètent la dynamique mondiale.
Cette hausse des prix, observée aussi bien à Londres qu’à New York, est notamment liée à la baisse de production des principaux pays producteurs d’Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire comme au Ghana, les producteurs ont subi une perte importante de leurs récoltes l’an dernier, environ un quart de la production totale.
En Côte d’Ivoire, les producteurs attendent impatiemment la fixation du prix minimum pour la saison. Les discussions entre les régulateurs du Ghana et de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’Initiative Cacao Ghana-Côte d’Ivoire devraient aboutir à un prix similaire entre les deux pays pour éviter les distorsions de marché. Un écart trop important entre les prix pourrait encourager la contrebande de cacao entre les frontières.
Les planteurs ivoiriens espèrent un prix au moins équivalent à celui du Ghana. Une telle décision permettrait non seulement de soutenir les agriculteurs, mais aussi de maintenir la compétitivité de la Côte d’Ivoire sur le marché international, surtout après les pertes enregistrées la saison dernière.