Depuis 2021, les camerounais se sont détournés des sujets majeurs qui affectent leur quotidien, au profit de l’actualité dans les terrains de football.
C’est presque de l’ordre de l’absurde ce qui se passe au Cameroun en ce moment. On ne parle que de football à longueur de journée. Dans tous les coins de rue, la majorité des échanges tournent autour de la fédération camerounaise de football, de son president Samuel Eto’o Fils, de la non sélection d’un joueur ou de l’attitude du sélectionneur, Rigobert Song Bahanag. Dans les bureaux ou marchés, c’est le même scénario. Femmes comme hommes, épient sur les réseaux sociaux les moindres faits et gestes des joueurs pour en faire des commentaires. Et pourtant, leur quotidien de plus en plus rude.
Les prix sur le marché ont grimpé à une vitesse vertigineuse rendant le panier la ménagère maigre. Le litre de l’huile de palme est passé depuis quelques jours de 1100 Fcfa à 1300 Fcfa. Le gaz domestique se fait de plus en rares et ceux qui en trouvent sont obligés de débourser en moyenne 8000 Fcfa au lieu de 65 000 Fcfa, le prix homologué par le ministère du commerce. La rareté des pièces de monnaie est un problème qui affecte les trafics quotidiens. Le gouvernement sait pourtant comment y remédier. Les coupures d’électricité ont repris de plus belle. Des camerounais sont privés encore d’électricité sur plusieurs jours. Parfois, les programmes de coupures annoncés par la société de distribution d’énergie électrique, Eneo ne sont pas respectés. Tout est hasard. La rareté de l’eau courante plombe aussi les ménages. Sans compter les mauvais traitements dans les établissements hospitaliers et scolaires.
Les camerounais semblent avoir tout oublié ou presque depuis la coupe d’Afrique des nations de Football 2021 qu’il a organisé. Récemment, un compatriote a été brutalisé et incarcéré parce qu’il réclamait sa carte nationale d’identité qu’il avait fait établir depuis trois ans. Pendant son incarcération, il a perdu son épouse en couches. Mais tout est passé sous silence tout comme les 40 ans du Renouveau. Les cas sont légions. Ce qui fait dire à certains bienpensants que le gouvernement camerounais a compris depuis bien longtemps, que le football est une arme qu’elle peut bien manier pour s’éterniser au pouvoir. En 2025 nous en dira certainement plus.
A.T.