La publication de la liste des participants au dialogue national au Gabon a suscité de vives réactions au sein de la population. Prévu du 2 au 30 avril, ce dialogue a pour but de poser les jalons du futur Gabon en initiant des réformes significatives à la suite du coup d’État du 30 août dernier. Cependant, la sélection de près de 600 individus, incluant politiciens, ONG, figures religieuses, militaires et autres représentants de la société gabonaise, ne fait pas l’unanimité.
L’organisation de ce forum, censée être inclusive, soulève des interrogations quant à son impartialité. Le président Oligui Nguema a retenu uniquement un représentant par parti parmi les 104 sollicités, une décision qui suscite la frustration parmi les formations politiques. Les critiques pointent du doigt une représentation disparate, avec la présence marquée de personnalités politiques de second rang et de plusieurs dizaines de formations méconnues, écartant ainsi des figures politiques majeures.
Cette initiative intervient dans un contexte particulièrement délicat, suite au coup d’État qui a ébranlé le pays le 30 août dernier. L’objectif affiché de ces assises nationales est de rebâtir sur des bases solides le Gabon, en proie à des défis politiques, économiques et sociaux majeurs. Cependant, le choix des participants et la structuration des débats alimentent les doutes quant à la réelle volonté de réforme et d’inclusion de toutes les sensibilités du pays.
Les perspectives de ce dialogue sont accueillies avec un mélange d’espoir et de scepticisme. D’une part, la présence d’une nouvelle catégorie de 69 “experts ou expérimentés”, incluant l’ancien ministre Jean Ping, semble offrir une opportunité de rééquilibrer les discussions. D’autre part, la forte représentation militaire et l’organisation même du dialogue suscitent des craintes quant à la possibilité d’un véritable échange démocratique.