Alors que l’élection présidentielle est prévue le 12 avril 2025 au Gabon, plusieurs voix s’élèvent pour inciter le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, à briguer le pouvoir. Dernier en date, le mouvement « Oligui Nguema 100% », fondé par des parlementaires et des figures politiques, milite activement en faveur de sa candidature.
Ce collectif, créé le 8 février, regroupe 24 députés, huit sénateurs ainsi que des hauts cadres de l’administration et des responsables associatifs. Lors d’un rassemblement, ses membres ont affiché leur soutien au général, appelant à une mobilisation nationale pour le convaincre de se présenter. Joël Ngoueneni Ndzengouma, président du mouvement, a même exhorté les sympathisants à former « une chaîne de prière » afin qu’il accepte de concourir.
Depuis le coup d’État d’août 2023, qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba, le général Oligui Nguema dirige le pays dans le cadre d’une transition censée aboutir à des élections démocratiques. Cependant, alors qu’aucun candidat majeur ne s’est encore déclaré, l’hypothèse d’une participation du chef de la transition alimente les débats. Ses partisans estiment qu’il est le mieux placé pour poursuivre les réformes engagées, tandis que d’autres plaident pour une alternance effective.
Si le président de la transition n’a pas officiellement fait part de ses intentions, ses soutiens insistent sur la nécessité de sa présence dans la course électorale. Le député Gérard Ondjambi Onguia a ainsi souligné que « les militaires qui se sont retirés ont fini par revenir pour terminer le travail qu’ils ont commencé ». Une déclaration qui suggère qu’un départ d’Oligui Nguema pourrait être temporaire, voire inutile, selon ses partisans.
L’appel à la candidature du général pose néanmoins la question du respect des engagements pris lors du renversement d’Ali Bongo. La communauté internationale et une partie de l’opinion publique gabonaise observent avec attention l’évolution de la situation, craignant que la transition ne se transforme en maintien au pouvoir du régime militaire. L’absence d’opposition déclarée renforce cette incertitude.
À mesure que l’échéance approche, les regards se tournent vers Oligui Nguema, dont la décision sera déterminante pour l’avenir politique du pays. Une éventuelle candidature pourrait rebattre les cartes et influencer la dynamique électorale. Reste à savoir si l’actuel chef de la transition cédera aux sollicitations de ses partisans ou respectera son engagement initial de conduire le pays vers un retour à un régime civil.