Au Gabon, la grande concertation politique rassemblant certains représentants de la majorité et de l’opposition s’est achevée le 23 février 2023 avec des mesures prises notamment sur la limitation de la durée des mandats. En revanche, plusieurs questions comme la biométrie, le statut de l’opposition ou le redécoupage électoral restent en suspens.
Au Gabon, les concertations politiques se sont achevées le 23 février 2023. L’opposition avait réclamé un dialogue avec le pouvoir pour réformer le système électoral et éviter de nouvelles crises comme celle de 2016. Le président Ali Bongo avait accepté et, après 10 jours de négociations, les discussions se sont finies avec l’adoption de nouvelles mesures.
Objectif : obtenir des élections crédibles, transparentes et apaisées, durant une année 2023 avec des scrutins cruciaux annoncés. Résultat, notamment : une harmonisation des mandats politiques, avec un scrutin à un tour pour chaque élection, et des mandats de 5 ans, pour le président, les sénateurs, députés et élus locaux. En revanche, le nombre de mandats reste illimité.
Il y a aussi des modifications dans l’âge d’éligibilité : 30 ans pour le président par exemple et non plus 18. Des changements sont également prévus pour les cautions des candidatures.
Dans son discours de clôture, le président Ali Bongo a promis que ces décisions entreraient dans la législation : « Je vous avais demandé de faire preuve de sincérité dans votre démarche, de proscrire l’invective et l’animosité. Cette consigne a été respectée. Vos travaux se sont déroulés dans une grande dignité. C’est cela la démocratie. La politique n’est pas un combat, une guerre. Cette concertation en est un parfait exemple. Les propositions que vous avez formulées seront retranscrites dans notre droit positif, sous forme de lois ou d’autres. »
La non-limitation des mandats « taraude les Gabonais », selon un opposant
Un comité de suivi est aussi mis en place pour examiner les questions toujours en suspens. À savoir des questions importantes, comme la biométrie, le statut de l’opposition, le redécoupage électoral, la réforme du Centre gabonais des élections.
L’opposant Séraphin Akure Davin, qui a co-présidé le dialogue, a aussi demandé au président Ali Bongo d’agir et d’entériner les recommandations adoptées. Mais aussi d’examiner froidement certaines questions comme la non-limitation des mandats – qui a finalement été maintenue – et qui selon lui « taraude les Gabonais ».
Le Premier ministre a, lui, salué l’esprit patriotique, républicain et de consensus des concertations. Alain-Claude Bilie-By-Nze a reconnu quelques imperfections, en espérant que les conclusions amélioreraient le système électoral et le processus démocratique, pour qu’il y ait un « apaisement » en période électorale.
Néanmoins, ces concertations n’ont pas rassemblé tout le monde. Une partie de l’opposition a boycotté les débats, notamment plusieurs ténors, dont certains avaient dénoncé une mascarade.